L’archéologie, un art du vestige et de l’oubli
Résumé
Contrairement à l’histoire, l’archéologie ne peut sans imposture envisager de transformer en récit les bribes du passé qu’elle arrache au sol. Telle est du moins la proposition de Laurent Olivier, conservateur au musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, et comme tel confronté à cette contradiction entre la matière d’oubli qui constitue son univers de travail, et la demande politique et publique d’une participation au roman national. Pourtant, de même que la psychanalyse fait sens à partir de simples traces mémorielles, une archéologie assumant la fonction de l’oubli a un rôle social à jouer, en définissant notre mode de relation avec un passé refoulé ou enterré.