Fourrure ou pilosité ? Un trouble dans l'apparence
Résumé
Bien que la fourrure ait été une partie importante et habituelle du costume italien, les portraits du Quattrocento ne la représentent pratiquement jamais, en dehors de quelques discrètes irruptions aux bords des manches ou des entailles. Elle fait son apparition, principalement dans les portraits masculins, à partir de 1500, dans les amples cols et les larges revers. Or il existe un parallèle entre l'apparition de la fourrure dans le vêtement et la représentation de la pilosité corporelle, tout particulièrement les barbes. En effet, le glabre ne connait pas d'exception au Quattrocento alors que la barbe, qui apparaît au tournant des deux siècles, couvre déjà plus de la moitié des visages masculins vers 1510 et plus des trois-quarts après 1525. L'évolution parallèle de ce contrôle de la pilosité naturelle du corps et du port de la fourrure, associée à d'autres éléments au sein du portrait, témoigne du regard que l'homme porte sur lui-même, dont il est intéressant d'étudier la progression et les contingences.