Relation entre spatialité et temporalité en L2 : contraintes typologiques dans l’acquisition - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2014

Relation entre spatialité et temporalité en L2 : contraintes typologiques dans l’acquisition

Résumé

Si l’expression du mouvement fait l’objet d’un nombre croissant d’études, peu de travaux ont examiné comment ce domaine interagit avec celui de la temporalité pendant l’acquisition d’une langue seconde (AL2). A partir des travaux de Talmy (2000) et de Smith (1991), la présente étude aborde cette question à partir de deux langues source et cible, dont les systèmes diffèrent dans ces deux domaines. L’anglais et le français, respectivement langues à cadrage satellitaire vs. verbal, présentent aussi des marquages morphologiques temporo-aspectuels différents. A partir des stades proposés par Bartning & Schlyter (2004) pour caractériser l’évolution de la morphologie dans l’AL2, nous examinons plusieurs hypothèses portant sur l’émergence de la morphologie verbale temporo-aspectuelle, en particulier en fonction des systèmes de chaque langue et du type de discours (Bardovi-Harlig 2000 ; Salaberry 2002 ; Shiraï 2002), parmi lesquelles certaines (Lambert et al. 2008) indiquent également que la L1 agit comme un filtre conceptuel, nécessitant une reconceptualisation au cours de l’AL2. L’étude porte sur des productions recueillies auprès d’adultes anglophones apprenants du français à deux niveaux de compétences (12/groupe), comparées à celles de natifs des deux langues (24/groupe), dans une tâche centrée sur l’expression du mouvement provoqué et volontaire. Conformément aux propriétés de l’anglais, les locuteurs anglophones expriment systématiquement la cause et différents types de manière dans la racine verbale, encodant la trajectoire dans la constellation du verbe, souvent centre sémantique de l’expression des bornes temporelles. En revanche, les locuteurs francophones montrent des variations importantes dans l’expression des différentes composantes du mouvement, qu’ils situent soit dans le verbe, soit dans sa constellation, variations qui sont en grande partie liées à la contrainte d’expression des bornes temporelles dans le verbe. Comme les natifs anglophones, les apprenants encodent cause et manière dans le verbe. Au niveau 1, ils expriment des localisations et parviennent à borner les événements au moyen de la morphologie temporo-aspectuelle, mais de façon non-native. Au niveau 2, ils n’intègrent que très graduellement les schémas lexicaux et grammaticaux de la L2, commençant à se fier au contenu lexical des prédicats pour marquer les bornes et à déployer des marques du type gérondif pour exprimer la simultanéité. Ces résultats montrent l’incidence des propriétés spécifiques des langues dans le processus de l’AL2. La discussion reprend les hypothèses disponibles dans la littérature, montrant qu’il est essentiel de prendre en compte comment les apprenants intègrent les marqueurs spatiaux et temporo-aspectuels pour exprimer le mouvement dans le discours.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01348490 , version 1 (24-07-2016)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01348490 , version 1

Citer

Annie-Claude Demagny. Relation entre spatialité et temporalité en L2 : contraintes typologiques dans l’acquisition. The Expression of Temporality by L2 Learners of French and English-Acquisition of Time, Aspect & Modality, Université Paul Valéry Montpellier 3; University College Cork, May 2014, Montpellier, France. ⟨halshs-01348490⟩
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