G. S. Vi, , pp.265-266

J. Habermas, Connaissance et intérêt, p.188, 1968.

. Gs-v,-68, , p.83

. Gs-i, , vol.34

. Gs-v, , p.56

G. S. Vii, , p.251

G. S. Vii, , p.251

G. S. Vii, , p.248

, homme la dégage du courant de la vie comme conquête réalisée sur les forces irrationnelles, s'il en est donc responsable, on peut s'aventurer à dire que la raison est à chaque époque telle que l'homme la mérite. « Dans l'ordre politique », écrit Dilthey, « le progrès ne s'effectue pas de lui-même : on le crée. Chaque activité du tout est déterminée par la définition rationnelle d'un objectif. Ce tout comporte toujours en lui plusieurs fonctions culturelles -l'éducation, la science, et même, le cas échéant, la vie religieuse (?). Le mouvement des sciences tel qu'il s'est, p.345

, Confrontée à la vie dans son intégralité, elle n'est plus une entreprise simplement théorique et se dote d'un sens éthique : « La philosophie ne repose pas seulement sur un fondement épistémologique ; car il s'agit aussi en philosophie d'élever l'esprit jusqu'à l'autonomie 346 ». S'opposant au scientisme dominant au début du XX e siècle, et engageant une réflexion critique sur les sciences humaines et sociales, sur la connaissance qu'elles produisent et sur le sens qu'elles interprètent, Dilthey rejoint ainsi la signification profonde de la raison chez Kant, même s'il n'en retrouve plus le même concept, La critique de la raison historique se propose donc d'explorer les conditions de possibilité de la réalisation de la raison dans l'histoire à partir de la vie

. Certes, Mais l'antériorité ne concerne ici que le temps idéal de la genèse de la raison dans la vie et non le temps de l'histoire. L'homme sait ce qu'il fait. Son action, aussi irréfléchie ou inconsciente soitelle ordinairement, part d'une certaine compréhension, d'un certain calcul, d'un projet, voire de la décision libre. C'est pourquoi déjà l'interprétation de l'histoire est l'exercice de la liberté, et c'est pourquoi la raison tend à concilier la connaissance de la réalité et l'idéal d'action 349 . Il convient d'inscrire les tâches ainsi définies dans le contexte culturel de la seconde moitié du XIX e siècle, Georg Misch

. Certes, Introduction aux sciences de l'esprit, n'a pas été écrit. Pourtant, en visant cet achèvement systématique -impossible -de son oeuvre, Dilthey a généreusement contribué à la fondation et à la réalisation de la raison historique à travers d'innombrables « contributions

». , «. , ». Éléments-de, and .. , », etc. C'est que l'humanité, grand objet des sciences humaines et sociales, n'est pas intelligible more geometrico

G. S. Viii, , vol.179, p.26

G. S. Vii, , vol.181, p.130

G. S. Vii, , vol.148, p.102

G. S. Vii, , p.278

G. S. Viii-;-f and . Viii, , p.255

«. Plessner and . Macht-und-menschliche-natur, , p.227

G. Misch, ;. Dans-gs-v, and P. Xi-xii, Vorbericht des Herausgebers, 1923.

. En, Afin d'appréhender la vie, la raison doit se rendre dynamique comme elle. Le verbe substantivé Verstehen exprime cette vitalité face au substantif Verstand. Pour rendre perceptible en français l'affinité de ces deux termes -Verstand et Verstehen -, manifeste dans leur étymologie, il faudrait les traduire par le couple intellect et intellection, comme on rendait parfois le Verstand par intellect ; faute de quoi, effet d'une traduction impraticable, la compréhension et la raison risquent d'être opposées l'une à l'autre, alors qu'elles sont foncièrement alliées dans leur visée universelle. La rationalité de la compréhension, fondée sur l'unité de l'expérience vécue, est en fait la seule figure de la raison à la portée de l'homme, lorsqu'on considère celui-ci dans l'intégralité de son être, est déjà compréhensive : la vie saisit ici la vie 352 . « Nous savons comment elle est et ce qu'elle est. Mais la raison

, Plusieurs ordres immanents peuvent ainsi être mis au jour à partir des mêmes données. Dans son premier élan, la raison se voit confrontée à la réalité polyvalente de la vie. C'est que la condition la plus générale de possibilité du déploiement de la raison ainsi conçue réside dans l'implication réciproque de l'universel et du singulier dès les couches profondes de la conscience, constituées par l'expérience vécue. En effet, la vie est indissociablement multiplicité et unité originaire 356 : elle ne se donne que comme une totalité. Le singulier se présente donc dans l'expérience vécue toujours déjà dans une structure qui lui confère un sens. Et puisque l'agir instaure une circularité entre l'élément intérieur et l'élément extérieur, le psychique et l'historique sont imbriqués l'un dans l'autre, notamment à travers l'ensemble psychique acquis. L'action que celui-ci exerce sur l'existence humaine est telle que l'homme choisit d'abord ce que choisissent les autres et pense avec les autres : l'ensemble psychique acquis est la communauté présente et active en nous. Il désigne un inconscient collectif. Historiale et sociale (« c'est la société qui est notre monde, Le mouvement de la raison doit donc recevoir son impulsion première de l'expérience vécue elle-même, lieu où éclôt la compréhension. Mais l'analyse de la conscience révèle que « les faits psychiques sont susceptibles de nombreuses interprétations, vol.354

L. Germe-de and . Raison, enracine dans la vie ellemême, sans que la raison soit donnée en elle. « Chaque rue plantée d'arbres, chaque appartement avec ses meubles nous sont compréhensibles dès notre enfance parce que cette rue et parce que chaque objet de la chambre ont une place déterminée par la communauté de l'agir humain qui pose ses fins, organise [son milieu] et définit les valeurs 358 ». Ainsi les objets ont-ils leur signification et la raison (compréhensive) qui les interprète est possible grâce à une orientation générale de la vie et de ses perceptions vers le commun, orientation mise en évidence par les analyses diltheyennes de la conscience

G. S. Viii,-70 and F. Viii, , p.90

F. Gs-v,-168, , p.174

F. Gs-v,-171, , p.177

G. S. Viii,-69 and F. Viii, , p.89

. Gs-v,-61, , p.74

G. S. Vii, compréhension (?) élargit l'horizon de la vie individuelle et ouvre, dans les sciences humaines et sociales, la voie qui, à travers ce qui est commun, vol.208

, Solidaire de l'interprétation, la raison est le développement de plus en plus conscient et de plus en plus systématique de cette tendance, à travers toute une série de médiations : le vécu, la compréhension, l'expérience quotidienne, la communauté, l'action dans l'espace social, l'interprétation de l'histoire, les sciences humaines, la philosophie critique de l'histoire. « Les vérités universelles constituent (?) non le fondement des sciences humaines et sociales, mais leur ultime résultat 360 ». La raison se déploie dans l

, Dilthey récuse ce qu'il considère comme mutilation du devenir historique par une raison absolue. Plutôt que d'imposer l'unité à l'historique par la force de la dialectique, il a lui-même construit une raison herméneutique, à l'unisson avec l'historique. Tant que l'histoire se perpétue, la totalité n'est jamais définitive, donc, en droit, le sens d'une quelconque oeuvre humaine, exprimant le rapport entre la totalité et ses parties, est historiquement ouvert. Les nouvelles expériences obligent à renouveler les interprétations et élargissent le champ des significations. « Il y a une relation qui n'est jamais entièrement réalisée », écrit Dilthey. « L'on devrait attendre la fin du cours de la vie et l'on ne pourrait qu'à l'heure de sa mort voir la totalité, à partir de laquelle, seulement, la relation entre ses parties pourrait être établie

, La compréhension flotte toujours entre ces deux types de considérations » 361 . C'est la temporalité qui est cette relation signifiante à jamais inachevée, marque de la finitude de l'homme et de sa condition historiale. Elle occupe une place considérable dans la pensée de Dilthey dans la dernière période son travail philosophique, car « dans la vie, la temporalité [Zeitlichkeit] est contenue comme première détermination catégoriale, fondatrice de toutes les autres 362 ». Ces autres catégories, auxquelles il trouve la désignation de Lebenskategorien, ne sont pas des concepts purement intellectuels, pour ainsi dire, car les concepts seuls ne peuvent pas rendre compte de la vie. A la différence de ceux-ci, les catégories de la vie apportent une force formatrice, « un façonnement du contenu de la vie 363 ». Si la temporalité en est la première, fondatrice, la signification en est la « catégorie englobante 364, D'autre part, la totalité n'existe pour nous que dans la mesure où elle est compréhensible à partir des parties

. Si-la-totalité-Échappe-À-toute-connaissance, La temporalité est donc la détermination essentielle de la signification, et elle est déjà implicite dans ce que l'on interprète à chaque moment présent comme totalité : « Ce que nous déterminons comme fin [Zweck] de l'avenir conditionne la détermination du sens du passé 365 ». La temporalité se trouve donc à l'origine de la mobilité universelle des significations : « La matière historique apparut susceptible d'une infinie diversité d'interprétations 366, le nouveau définit l'expérience radicale du temps

G. S. Vii, , vol.99, p.54

G. S. Vii, , p.233

G. S. Vii, , p.192

G. S. Vii, , p.269

G. S. Vii, , p.232

G. S. Vii, , p.233

. Gs-i, OE 1, 325. dérés par Dilthey comme rapports factuels, cette variabilité du sens apparaît comme corrélat de la polyvalence de la réalité elle-même à laquelle doit satisfaire la nouvelle conception de la rationalité, pp.374-375

, Si Kant admettait que l'idée esthétique présente ce caractère spécifique qui en rend impossible une mise en discursivité exhaustive 368 , c'est précisément parce que l'expérience esthétique met en mouvement l'ensemble des facultés humaines et ne dispose pas d'un point d'appui, analogue à un moi pur, à partir duquel elle pourrait construire la connaissance de son contenu. « L'esthétique spéculative voit juste », remarque Dilthey. « Toute oeuvre d'art authentique a un contenu infini. En effet, elle imprime son orientation au sujet à partir de l'univers entier que l'artiste a présent à l'esprit. C'est elle qui confère au sujet sa signification intérieure en rendant visibles ses relations avec cet univers 369 ». Or, c'est dans la vie au quotidien, et pas seulement dans l'expérience spécifiquement esthétique, que sont à l'oeuvre toutes les facultés spirituelles de l'homme. Si Dilthey s'est intéressé à l'esthétique, c'est justement parce que sur ce terrain la réalité intégrale de l'existence humaine, non tronquée par l'épistémologie de la seule connaissance 370 , lui a semblé particulièrement tangible. Logiquement, ses conclusions vont donc plus loin que celles de Kant concernant le contenu de l'idée esthétique : la signification de toute oeuvre humaine est inépuisable, ce qui ne préjuge d'ailleurs pas de son importance dans la culture. L'implication réciproque de la signification de l'oeuvre, du sens de l'univers dont elle procède et de la façon dont la conscience s'interprète elle-même en même temps qu'elle interprète l'oeuvre

. Le-concile-de-trente, défend la thèse de la compréhensibilité de la Bible sans recours à la tradition, ce principe général pose que les relations entre les parties et la totalité d'un texte sont déterminantes pour sa compréhension. « Ainsi en est-il », précise encore Flacius, « des diverses parties d'une totalité quelconque, qui se comprennent du mieux possible en fonction de la prise en considération de l'harmonie de l'ensemble et des parties 371 ». Reconnaissant l'apport fondamental de Flacius à l'herméneutique, Dilthey décèle une faiblesse de sa méthode dans « la saisie anhistorique et abstraitement logique qu'impose le principe de la totalité du texte 372 », et il postule que chaque totalité signifiante soit interprétée dans son contexte historique. La signification d'un fait culturel se dévoile lorsqu'on détermine la place qu'il occupe dans une totalité historiquement déterminée : dans un système culturel, celui de la religion par exemple, dans l'horizon de l'histoire universelle, dans l'histoire de l'art, l'histoire d'un pays, dans le contexte d'une guerre, etc. Mais, pour comprendre une totalité quelconque, pour produire les concepts « qui désignent des ensembles actifs réunissant différentes personnes autour d'une opération commune 373 », il faut disposer d'abord des interprétations des faits singuliers afin de savoir ce qu'ils sont en eux-mêmes, Dilthey déclare insuffisant le principe sola scriptura de l'herméneutique protestante. Formulé en 1566 par Flacius qui

. Kant, Critique de la faculté de juger, vol.49, p.1097

G. S. Vi, , vol.281, p.216

F. Gs-v,-168, , p.174

F. Illyricus, Clavis Scripturae sacrae, cité par George Gusdorf, Les Origines de l'herméneutique, Paris, Payot, coll. « Bibliothèque scientifique, Cf. aussi GS V, vol.7, pp.299-300, 1988.

G. S. Gs-xiv,-603 and . Ii, , p.121

G. S. Vii, , vol.153, p.106

, Dilthey, « je dois l'abstraire des faits qui constituent l'extension de ce concept, et pour établir quelles oeuvres appartiennent à la poésie, je dois déjà posséder un signe distinctif grâce à quoi l'oeuvre peut être reconnue comme poétique 374 ». La logique des sciences humaines et sociales possède un caractère circulaire, car en elles, « dès le processus de la compréhension, vol.375

, Si donc l'herméneutique élargit le caractère infini de la signification esthétique à la signification de toute la culture, ainsi qu'à celle de ses moments singuliers, elle doit alors expliciter pour chaque domaine spécifique (la sociologie, le droit, l'économie, la philosophie, etc., ainsi que l'esthétique elle-même, bien sûr) la façon dont en lui fonctionnent les valeurs, évoluent les représentations et se constituent les projets. Ce sont les travaux diltheyens sur l'histoire de la philosophie et sur la philosophie de la philosophie, notamment Das Wesen der Philosophie (1907), qui remplissent ce devoir théorique. La constitution de l'objet des sciences humaines et sociales en général, et non seulement des projets artistiques, engage la même interdépendance : la signification d'une oeuvre quelconque est tendue entre l'univers de l'époque qui l'a vue naître

, Une interprétation ne dégagera que certains de ces ordres : c'est pourquoi elle n'est pas vraie en elle-même, mais par rapport à ses conditions historiques et méthodologiques, celles précisément qui ont eu la capacité de délivrer la signification, c'est-à-dire celles qui ont dégagé une sorte d'énergie d'interrogation susceptible de mettre en valeur quelques uns de ces ordres, Un seul et même objet peut donc ressortir à plusieurs systèmes de relations. « L'objectivation de la vie contient en elle une diversité d'ordres articulés les uns aux autres. (?)

C. , Une tendance de l'attention, un choix effectué en fonction des dispositions affectives inconscientes ou un jugement de valeur -effets de l'attitude pratique -enveloppent toujours les concepts. L'interprétation engage donc une relation existentielle au monde, qui ne se réduit pas à la pure réceptivité des données. Le monde n'est pas simplement objet, mais il est relation : « Il n'y a nul homme et nulle chose qui soient pour moi un pur objet et qui ne me pèsent ou n'exercent sur moi une action heureuse, qui ne constituent le but d'un désir ou ne contraignent ma volonté, qui n'acquièrent de l'importance, qui ne m'invitent à les prendre en considération et qui ne me soient intimement proches ou ne m'opposent résistance, distance et étrangeté 377 ». La conscience et le monde sont impliqués l

, Lorsqu'on restitue à l'homme son essence d'être historial, la seule figure de la raison qui lui est accessible est le modèle de rationalité fondé sur la compréhension et enfermé dans la circularité herméneutique. Dilthey n'a eu de cesse de souligner le caractère évolutif du processus de la connaissance, la logique circulaire qui lui est universellement propre n'étant qu'une des manifestations de la finitude de la raison

G. S. Vii, , vol.143, p.97

G. S. Vii, , vol.147, p.101

G. S. Vii, , vol.131, p.86

, Elle est réflexion sur les résultats scientifiques et, à son tour, objet de l'interprétation par la philosophie de la philosophie. « La théorie de la connaissance n'est jamais quelque chose de définitif 378 ». La raison, qui englobe le mouvement progressif des compréhensions, le progrès des connaissances et le processus d'autointerprétation, est une tâche infinie 379 . C'est à cause du cercle herméneutique que, « théoriquement, on se heurte ici aux limites de toute interprétation qui n'accomplit sa tâche que jusqu, parce que la source de son inachèvement gît dans son coeur même, à savoir dans l'épistémologie qui n'échappe pas non plus à la logique herméneutique, vol.380

, La raison historique abdique sa prétention à l'unité absolue de la totalité et à la pensée sans présupposés. L'« histoire de la raison pure » qui clôt la première critique kantienne 381 ouvre désormais sur la critique diltheyenne de la raison historique. La situation originaire de la raison consiste dans la fragmentation du sens et dans l'éclatement des vérités. La raison y répond en élargissant le champ de la compréhension et en construisant des ponts entre des significations fragmentaires, entre des vérités locales, éclatées et sans rapports apparents. En effet, à son origine, la compréhension, principe même de la nouvelle rationalité, repose sur la saisie holiste, bien que fort sommaire, de la réalité. C'est en retrouvant cette unité originaire [ursprünglich] de la vie 382 à travers la compréhension que la raison affirme son unité. L'herméneutique et l'analyse de la conscience concourent toutes les deux à cette mission, chacune selon sa fonction propre. Sur le plan des relations signifiantes, l'herméneutique continue à découvrir, à délivrer et à tirer au clair les significations latentes ; les analyses de la conscience, en revanche, étudient les conditions de possibilité de l'unité des significations en un sens, La totalité est dynamique et elle nous échappe par sa temporalité ; nos perspectives sont marquées par des points de vue ou de départ arbitraires. Alors, inachevée, l'interprétation est aussi condamnée à n'être que fragmentaire

. Si-l'herméneutique, C'est donc finalement à partir de l'herméneutique, lieu même de la circularité logique, que Dilthey conçoit la fondation de la philosophie par elle-même. Cela s'est déjà laissé pressentir dans le fait que l'agir, source du comprendre, est apparu d'emblée comme ayant aussi une valeur herméneutique : l'homme est ce qu'il fait et seule l'histoire qu'il a faite lui dit ce qu'il est. Le reproche que Hans Ineichen adresse à Dilthey d'avoir manqué une critique satisfaisante de la connaissance présuppose, au contraire, le modèle phénoménologique de Husserl avec son point archimédien, censé être trouvé dans l'intuition eidétique qui appréhende les essences 383 . Puisque la pensée herméneutique revient toujours sur son point de départ, puisque la fondation de la philosophie par elle-même est relative au projet de la critique de la raison historique

G. S. Viii, , vol.179, pp.26-27

. Gs-v, , vol.330, p.306

. Kant, Critique de la raison pure, op. cit, pp.1398-1402

G. S. Viii,-69 and F. Viii, , p.89

H. Ineichen and P. Hermeneutik, Verlag Karl Alber, coll. « Handbuch Philosophie, pp.151-152, 1991.

, La fondation de la philosophie critique par elle-même n'est autre chose qu'une philosophie de la philosophie : fondation de la raison historique ou « autoréflexion » des sciences humaines 384 . Le concept de réflexion, Dilthey l'introduit souvent par le terme de Besinnung, dont la racine comporte le mot Sinn, « sens ». « Toutes ces déterminations du Moi et des objets ou des personnes, telles qu'elles procèdent des relations vitales, sont élevées à la réflexion [zur Besinnung erhoben] et exprimées dans la langue 385 ». Pour la raison consciente de sa genèse dans la vie, élever à la réflexion, c'est rendre sens ou penser à travers les sens

, Entreprise en même temps épistémologique et éthique, la philosophie de la philosophie a pu être conçue par Dilthey comme achèvement de sa doctrine des visions du monde, qui met en évidence la complicité de toute rationalité avec l'« organisation de la vie ». La conscience de soimême, y compris celle du philosophe, est également sujette à l'interprétation, car le sens du monde et l'auto-interprétation de la conscience sont coextensives. C'est donc la psychologie descriptive, avec sa classification des types

. Ainsi, est-à-dire qui se met spontanément au service du monde extérieur où ses instincts naturels trouvent de quoi se nourrir et se satisfaire, serait disposée à développer une forme du naturalisme qui ne s'exprime pas uniquement dans « des exposés philosophiques ». « Cette attitude affirmative de la vie sensuelle qu'est le naturalisme, les Provençaux le chantaient dans leurs poèmes lyriques, et aussi certains poètes courtois allemands, et on la retrouvait dans l'épopée de Tristan, que ce soit en France ou en Allemagne 386 ». Élevée au concept, l'expression philosophique du naturalisme repose au fond sur les mêmes présupposés que ceux du sensualisme naturel des Provençaux. Puisque la vision du monde [Weltanschauung] est une interprétation qui s'ignore 387 , le problème de l'universalité de la connaissance ne peut être résolu à son niveau. Mais lorsque la conscience s'élève à la condition philosophique, elle enlève à la Weltanschauung ce qu'elle a de partisan ou de partial. C'est donc seulement la philosophie de la philosophie qui peut correctement formuler l'exigence d'une validité universelle et indiquer aux sciences humaines et sociales « ce but de façon toujours plus consciente 388, vol.389

, La raison est simplement cet effort, dont le caractère permanent est solidaire de la temporalité de l'existence humaine, consistant à chercher laborieusement l'unité des significations et l'universalité des vérités qui se voient condamnées de par leur nature même à être fragmentées, disloquées et disséminées. Face à cette mobilité des significations, intarissable mais maîtrisable à travers l'unité recherchée du sens, face à des présupposés, inéluctables mais élucidables, notamment à travers l'étude comparative de l'histoire, la raison ne peut être considérée comme déjà posée. Puisqu'elle restera toujours à faire, l'autonomie de l'homme et le destin de l'histoire dépendent de la possibilité de sa réalisation dans l'histoire. C'est parce que le projet diltheyen de la critique de la raison historique interroge

, L'homme crée l'histoire, mais il est en même temps déterminé par la réalité sociale. Les relations dans le monde sociohistorique déterminent la signification, mais c'est l'homme qui constitue le sens dans sa conscience. La raison est une unité qu'en partant de la vie l'homme instaure dans l'histoire, afin de pouvoir la maîtriser, tant intellectuellement que pratiquement, et qu'à travers une auto-interprétation il instaure également dans sa vie, pour la rendre intègre et pouvoir ainsi s'en rendre responsable. La raison est historique et c'est pourquoi l'interprétation est son nouveau principe de la rationalité : illusoire serait la compréhension de soi-même si elle n, Dans la vie de l'homme et dans son histoire la liberté et la nécessité sont aux prises

G. S. Vii, , p.88

G. S. Viii,-100 and F. Viii, , p.128

F. Gs-v,-379, F. Viii, and . Viii, , vol.102

G. S. Vii, , vol.137, p.92

G. S. Vii, , vol.138, p.92

D. Fait-sienne-la-devise-socratique-:-«-connais-toi-toi-même and ». , « l'homme n'apprend pas ce qu'il est en ruminant sur lui-même, ni en faisant des expériences psychologiques ; il l'apprend par l'histoire 397 ». Être historial, il ne peut penser qu'avec l'histoire et à travers elle. La sagesse de Dilthey se résume en ceci qu'« il veut », comme l'exprime Martial Guéroult, « apprendre et comprendre par l'histoire plutôt qu'apprendre à l'histoire en quoi l'histoire elle-même consiste, que lui appliquer les cadres a priori fabriqués par une philosophie 398 ». Mais l'impossibilité d'arracher la pensée à l'autorité de l'histoire confronte inévitablement l'homme à l'aporie de l'historicisme : toute décision de commencer la réflexion est en effet arbitraire et toute conclusion n'est que provisoire. Mais c'est seulement s'il décide de réfléchir et s'il parvient à une conclusion, que sa conscience

. C'est, cet enseignement qui rend à Dilthey son actualité à une époque qui, ayant vu les philosophes s'adonner à la critique des idéologies, croit s'être débarrassée d'elles. Ce qui, de la part d'un esprit philosophique, mérite au moins une suspicion. Se connaître soimême, c'est enlever méthodiquement à la réalité ses masques afin d'y voir plus clair

, « Quant aux résultats d'une telle recherche, elle doit toujours laisser ouvertes les possibilités de continuer. Chaque exposé des résultats n'est que provisoire

, La recherche n'est et ne demeure qu'un moyen d'approfondir la compréhension historique, vol.399

F. Gs-v,-180, , p.186

M. Gueroult, Philosophie de l'histoire de la philosophie, Aubier (analyses et raisons), p.545, 1988.

G. S. Viii,-86 and F. Viii, , pp.108-109

, 1865 -Novalis, dans ED, p. 170-220. 1871-1875 -« Vorarbeiten zur Abhandlung von 1875 "Über das Studium der Geschichte der Wissenschaften vom Menschen, der Gesellschaft und dem Staat" », dans GS XVIII, pp.17-37

, Sur l'étude de l'histoire des sciences humaines, sociales et politiques, -Über das Studium der Geschichte der Wissenschaften vom Menschen, der Gesellschaft und dem Staat, dans GS V, pp.43-87

, Sur l'étude de l'histoire des sciences humaines, sociales et politiques, suite de l'essai de 1875, Vers 1876 -Fortsetzungen der Abhandlung von 1875, dans GS XVIII, pp.89-142

, Vers 1880 -Ausarbeitung der deskriptiven Psychologie, GS XVIII, pp.112-185

G. S. -einleitung-in-die-geisteswissenschaften, Introduction aux sciences de l'esprit, fragments, dans OE 1, pp.143-361

». -«-dichterische-einbildungskraft-und-wahnsinn, G. S. Dans, and . Vi, Imagination poétique et délire », dans F VI, pp.93-105

, L'imagination du poète. Éléments d'une poétique, pp.27-173

, Die Grundmotive des metaphysischen Bewusstsein, dans GS II, pp.494-499

, De notre croyance à la réalité du monde extérieur. Contribution relative à la question de son origine et de son bien-fondé, dans F V, -Beiträge zur Lösung der Frage vom Ursprung unseres Glaubens an die Realität der Ausenwelt und seinem Recht, dans GS V, pp.175-222

. Erfahren-und-denken and G. S. Dans, L'expérience et la pensée, dans F V, pp.79-94

, Vers 1892-1893 -Leben und Erkennen. Ein Entwurf zur Erkenntnistheoretischen Logik und Kategorienlehre, dans GS XIX, pp.333-388

. -ideen-Über-eine-beschreibende-und-zergliedernde-psychologie, G. S. Dans, and V. , Idées concernant une psychologie descriptive et analytique, dans F V, pp.145-245

, Beiträge zum Studium der Individualität, dans GS V, pp.247-317

-. Systems, ». Dans, and G. S. Viii, Vue d'ensemble de mon système, pp.23-32

, 1898 -Die drei Grundformen der Systeme in der ersten Hälfte des 19, Jahrhunderts, dans GS IV, pp.528-554

. -entstehung-der-hermeneutik and G. S. Dans, , pp.317-331

, Zusätze aus den Handschriften, pp.289-307

. -das-achtzehnte-jahrhundert-und-die-geschichtliche, . Welt, G. S. Dans, and . Iii, , pp.210-268

-. Traum, , p.220

«. Le-rêve, ». Dans, and F. Viii, , pp.267-275

. -rede-zum-70 and . Geburtstag, 1904-1906 -« Zusammenhang der Einleitung in die Geisteswissenschaften, Compléments tirés des manuscrits" », dans F I, pp.507-514

-. Studie,

, Der psychische Strukturzusammenhang » (conférence du 16/3/1905), dans GS VII, pp.3-23

-. Studie,

, Der Strukturzusammenhang des Wissens, pp.24-69

. -goethe-und-die-dichterische-phantasie, Über die Einbildungskraft der Dichter, remanié en 1906), pp.325-427

. Das-wesen-der-philosophie and G. S. Dans, , pp.341-415

, Vers 1907 -« Zur Philosophie der Philosophie », dans GS VIII, pp.250-267

. -«-anmerkungen, ». Fragmente-zur-poetik, G. S. Dans, and . Vi, Zusätze zum Aufbau der geschichtlichen Welt », dans GS VII, pp.246-251, 1907.

, Das Erleben und die Selbstbiographie » (texte établi par l'éditeur à partir des notes), dans GS VII, pp.191-204

, Erstes Projekt einer Fortsetzung » (texte établi par l'éditeur à partir des notes), dans GS VII, pp.254-276

, Zweites Projekt einer Fortsetzung » (texte établi par l'éditeur à partir des notes), dans GS VII, pp.276-291

, Die Kategorien des Lebens » (texte établi par l'éditeur à partir des notes), dans GS VII, pp.228-245

. -«-das-verstehen-anderer-personen-und-ihrer-lebensäusserungen, , pp.205-220

«. Zusätze, , pp.220-227

, Der Aufbau der geschichtlichen Welt in die Geisteswissenschaften, dans GS VII, pp.79-188

, Édification du monde historique dans les sciences de l'esprit, vol.3

, Les différents types que revêtent les conceptions du monde et de la vie. Comment ils se développent au sein des systèmes métaphysiques, Die Typen der Weltanschauung und ihre Ausbildung in den metaphysischen Systemen, dans GS VIII, pp.93-152, 1911.

. -«-handschriftliche, Compléments manuscrits et addenda à la dissertation sur les différents types de conceptions du monde », dans F VIII, pp.153-213

». -«-vorrede and G. S. Dans, , pp.37-40

, Vers 1911 -« Anmerkungen », dans GS VIII, pp.278-326