Quand le commerce recompose les frontières. L’exemple des réseaux de commercialisation des produits issus de l’agriculture biologique dans la région de Stockholm (Suède) - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2013

Quand le commerce recompose les frontières. L’exemple des réseaux de commercialisation des produits issus de l’agriculture biologique dans la région de Stockholm (Suède)

Camille Hochedez

Résumé

Pour étudier le rôle des discontinuités dans la construction et l’évolution des espaces et pratiques commerciaux, nous proposons de renverser le problème et de nous demander comment le renouveau de formes marchandes de proximité contribue à rendre plus perméables certaines discontinuités sur un plan physique et symbolique. à partir d'une étude des réseaux de commercialisation des produits issus de l’agriculture biologique dans la région de Stockholm, nous menons une réflexion sur le rôle des discontinuités par plusieurs aspects : -comment ces nouvelles pratiques commerciales réticulaires s’inscrivent dans des territoires ? -comment ces réseaux innovants permettent de créer une plus grande continuité entre urbain et rural, entre producteurs et consommateurs, entre lieux de production et lieux de vente, par la construction de nouvelles pratiques commerciales revalorisant l’échelle locale ? -Quel est le rôle des politiques communales dans la diffusion des réseaux bio et plus généralement dans la diffusion de l’agriculture biologique ? Les limites communales sont-elles autant de limites à la diffusion de ces phénomènes ? Le rôle structurant de plusieurs types de discontinuités sociales et culturelles est analysé dans le développement des réseaux bio : -une discontinuité entre agriculteurs biologiques et agriculteurs conventionnels. Le marché du bio représente une « nouvelle frontière » à l’échelle du système alimentaire mondial, dont la conquête entraîne des modalités innovantes de commercialisation ; -une discontinuité entre producteurs et consommateurs : il existe une grande segmentation du système alimentaire mondial. Or ces réseaux proposent une relocalisation des pratiques commerciales, où l’acte marchand devient acte politique (soutien à une agriculture durable locale) et social (rencontre entre producteurs et consommateurs). La dimension identitaire des réseaux bio est questionnée : contribuent-ils à créer une communauté de producteurs et de consommateurs unis par un système de valeurs s’opposant aux circuits de distribution conventionnels ? -une discontinuité entre urbains et agriculteurs bio : cette discontinuité joue un double rôle. D’un côté, la frontière imaginaire entre agriculteurs et citadins donne aux premiers un statut exotique, qui leur permet de jouer sur les représentations que les citadins ont des campagnes pour s’assurer d’un débouché commercial fortement rémunérateur en ville. D’autre part, cette frontière urbain/ rural est plus imaginaire que réelle car l’analyse des trajectoires sociogéographiques des membres des réseaux montre qu’ils sont à cheval entre l’urbain et le rural.
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  • HAL Id : halshs-01343750 , version 1

Citer

Camille Hochedez. Quand le commerce recompose les frontières. L’exemple des réseaux de commercialisation des produits issus de l’agriculture biologique dans la région de Stockholm (Suède). Nicolas Lebrun. Commerce et discontinuités, Artois Presses Université, pp.171-182, 2013, 978-2-84832-176-9. ⟨halshs-01343750⟩
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