L. Evandro, Les dimensions éthiques de l'entreprise technoscientifique Situant l'autonomie de la science dans une configuration historique de conquêtes des autonomies -la politique, l'économie, l'art -l'auteur dégage trois significations de l'autonomie comme autant de degrés qui n'ont pas de liens théoriques nécessaires : indépendance dans les critères de jugement ; liberté d'action, pp.4-5, 1996.

V. P. Feyerabend, Contre la méthode. Esquisse d'une théorie anarchiste de la connaissance, Point Seuil Science, 1979.

. Popper-;-la-seconde-au-sens-d-'un-trucage,-d-'un-fraude-scientifique, Même si la contradiction se dissipe sans difficulté, la méprise en dit long sur la fragilité des critères Avec un peu de mauvaise foi, et beaucoup d'incompréhension, il serait presque possible de faire dire à Popper que seule la fraude est scientifique ! (78) K. R. Popper, The logic of scientific discovery, pp.49-56, 1954.

T. S. Kuhn, La structure des révolutions scientifiques, 1970.

L. Plupart and . Temps, activité scientifique se développe sur la base d'un paradigme partagé par tous dont il s'agit d'épanouir les virtualités. C'est le fonctionnement de la science normale où chaque chercheur apporte sa pierre à l'édifice. Ce n'est que lorsqu'une découverte ne rentre plus dans ce cadre général, et lui résiste de manière insolite, que le paradigme trouve ses limites. La révolution scientifique consiste, précisément

V. T. Kuhn, La tension essentielle. Tradition et changement dans les sciences Deux sens principaux du « paradigme » doivent être, selon l'auteur, distingués. « Le premier sens de ce terme est global, il comprend tout ce à quoi adhère un groupe scientifique. L'autre sens isole un type particulièrement important des ces adhésions et constitue donc un sous-ensemble du premier », ibid. p. 392. Sous ce premier sens, l'auteur reconnaît que le terme de « paradigme » est impropre ; il lui préfère celui de « matrice disciplinaire ». Sous son second sens, le « paradgime » ne retiendra pas notre attention. Encore faut-il bien comprendre ce qu'il est et en quoi il s'articule au premier. Les croyances partagées par les scientifiques interviennent sous trois aspects : généralisations symboliques, modèles, exemples. Or seul ce dernier -les exemples -constitue, à proprement parler selon Kuhn, un paradigme. C'est même l'unique signification de « paradigme » qui semble justifée à l'auteur, et le seul qu'il souhaiterait voir retenu à la posterité, 82) Seconds thoughts of Paradigms, pp.391-423, 1974.

G. Jasanoff, J. Marckle, and T. Petersen, Pinch editors, Sage, 1994, p. 389. L'auteur montre également, exemple à l'appui, comment les frontières sont utilisées pour exclure un membre d'une communauté scientifique, spéc, pp.432-434

. Kelsen, Théorie pure du droit, 2e éd. trad. Eisenmann, Paris, 1962, spéc, pp.34-35

. Baltimore, insertion de gènes sur la production d'anticorps dans des souris de laboratoire Suites aux révélations d'un chercheur effectuant un post-doctorat, Margaret O'Toole, une contestation s'élève sur le point de savoir si les expériences ayant servis de support à la publication avaient bel et bien été réalisées par l'un des chercheurs placé sous l'autorité de Baltimore, Imanishi-Kari. A titre principal, c'est donc l'un des coauteurs de l'article qui était en cause. A titre secondaire, David Baltimore n'allait pas moins se trouver mêlé à la controverse. Accusé d'avoir défendu un chercheur de son équipe soupçonné d'inconduite scientifique, il sera contraint de démissioner le 2 déc. 1992 de ses fonctions de président de l'Université Rockfeller. Il explique lui-même sa décision par la pression exercée par ses pairs. Les remous de l'affaire avaient en effet provoqué le départ de l'université de chercheurs éminents dont un prix Nobel ; de plus, selon un sondage d'opinion informel, deux tiers des personnes interrogées au sein de son université souhaitaient sa démission. Après 10 ans de litige, l'accusation à l'encontre d'Imanishi-Kari sera considérée comme non fondée, Pour un compte rendu en langue française de l'affaire Baltimore, V. l'article de R. Lewin, dans le magazine La Recherche pour ses ultimes développements conduisant à délier l'interessé de toutes charges, V. par ex. la synthèse de R. Rawls, paru dans la revue Chemistery and Engineerings News, pp.256-262, 1986.

). S. Jasanoff, The Fifth Branch. Science advisers as Policymakers, pp.61-68, 1990.

). B. Ducamin, I. Zakine, and V. F. Osman, Le juge ultime gardien de la déontologie, in Ethique, déontologie et droit de l'homme, Doc. fr Avis, directives, codes de bonne conduite, recommandations, déontologie, éthique, etc. : réflexion sur la dégradation des sources privées du droit, cette Revue, pp.31-46, 1995.

A. Etats-unis, des demandes en justice ont pu être introduites par des chercheurs non seulement pour contester une décision les condamnant pour misconduct, mais aussi pour contester l'opportunité des décisions prises par des comités de pairs -peer review -à l'occasion d'allocation de crédits ou de non-renouvellement de contrat

C. Goldberg, V. Aussi, and S. Jasanoff, Law and Science in America, Science at the bar. Law, Science and Technology in America, pp.54-62, 1994.

. Depuis, Fottorino dans trois numéros du journal Le Monde datés des 21-22-23 janv Un épisode judiciaire témoigne de la sensibilité du débat. Condamné par les juges du fond pour diffamation aux motifs d'avoir prétendu que l'intéressé avait endommagé l'image des savants français pour avoir publié une découverte obtenue à l'aide d'une expérience frauduleuse, un journal scientifique verra son pourvoi devant la Cour de cassation accueilli, l'article litigieux intitulé « l'affaire Beneveniste a endommagé l'image des savants français », ne contenant aucune imputation à fraude, Civ, vol.2, pp.92-11089, 1993.

). V. Les-témoignages-respectifs-de-sprague and H. Jacobsein, Le premier se voit placé lui-même sous contrôle avant que son allocation de ressources ne prenne fin de manière inopinée. Le second voit apparaître son nom dans une publication dont il avait précisément contesté le contenu. Il est par là même critiqué par le conseil mis en place à l'université, où il finira par perdre son emploi. Le troisième doit débourser des sommes importantes pour maintenir une accusation au cours d'un « procès » qui durera près de quatre ans, rapporté par R. Chalk, Project on scientific fraud and misconduct, pp.19-23, 1988.

. Au-nom-de-santi-romano, L. Et-À-son-ouvrage-l-'ordre-juridique, P. François, V. N. Gothot, and . Rouland, Il importe pourtant de rappeler qu'il existe plusieurs expressions du pluralisme, Anthropologie juridique, issue.102, 1975.

F. Ost, P. Le-système-juridique-entre-ordre-et-désordre, and L. Voies-du-droit, Selon certains auteurs, il n'y a « nulle place pour un pluralisme des ordres juridiques in fine Selon d'autres en revanche, la théorie de Kelsen admet le pluralisme des ordres juridiques : « malgré une opinion contraire répandue, Kelsen n'est aucunement partisan du monopole étatique du droit... il traite d'ailleurs longuement des ordres primitifs et de l'ordre international en tant qu'ordres juridiques », N. Aliprantis, L'entreprise en tant qu'ordre juridique, in Mélanges Sinay, éd Il faut donner raison à ce dernier auteur. Il ne s'agit en effet de ne pas confondre le pluralisme juridique et l'unité du droit comme système. Le pluralisme juridique signifie simplement que l'Etat n'a pas, de manière directe ou dérivée, le monopole du droit. C'est ainsi, par exemple, que le juge français a pu reconnaître l'existence d'un ordre juridique communautaire, distinct de l'ordre juridique interne. Tout autre chose est de savoir si la pluralité des ordres juridiques reste compatible à un principe d'unité où les ordres juridiques demeurent hiérarchisés les uns aux autres. La position de Kelsen nous paraît dépourvue d'ambiguïté. Autant il reconnaît le pluralisme des ordres juridiques, autant il lui dénie le pouvoir de rompre l'unité du droit comme système. Dans sa conception, le pluralisme reste compatible avec l'unité du droit ; car les différents ordres juridiques s, (103) On observera du reste que Kelsen, pourtant peu suspect de souhaiter brîser l'unité du droit comme système, fait état du pluralisme. Les opinions sont néanmoins controversées sur ce point où l'auteur montre comment l'ordre international peut servir de fondement à l'ordre étatique, pp.37-193, 1962.