Le décor de stuc autour de l’an Mil : aspects techniques d’une production artistique disparue
Résumé
Le décor de stuc est une production artistique à part entière, que l'auteur place au même niveau que la peinture murale et la sculpture, par son importance artistique et sa durée dans le temps. Si l’on considère comme cadre d’étude, un territoire correspondant plus ou moins à l’Europe actuelle, le stuc est présent dès l’Antiquité. Il perdure au cours du Moyen Âge pour trouver un développement exceptionnel à la Renaissance, en Italie notamment, puis en France, en Suisse, en Allemagne et en Espagne. Les décors de stuc n’ont longtemps que peu suscité l’intérêt des historiens de l’art, allant parfois jusqu’au mépris, car ils étaient le plus souvent perçus comme des œuvres de second ordre, moins nobles que la sculpture sur pierre et plus accessoires que la peinture murale. Considérés comme un « ersatz »,un art de remplacement à défaut d’être de la belle sculpture, les témoignages de cette production artistique se sont longtemps empoussiérés dans les réserves des musées et les dépôts archéologiques. Dans les années 90, l’intérêt pour les stucs a grandi, d’abord en Allemagne,avec la tenue de deux colloques, respectivement à Hildesheim en 1995
et à Bamberg en 2002. En Italie, le congrès annuel de Bressanone a consacré à cette production, en 2001, une session complète et un volume conséquent publié la même année. En France enfin, un colloque a été organisé sur le sujet en 2004, en lien avec une exposition sur les stucs médiévaux, organisée au musée Sainte-Croix de Poitiers, donnant lieu à la publication d’un beau catalogue. Aussi, le stuc n’est-il plus à ce jour oublié dans le fond des réserves, mais bien exhumé et étudié, afin d’être mieux reconnu.