La mise en scène du processus de création dans l'oeuvre de Gérard Titus-Carmel
Résumé
Plasticien reconnu, Gérard Titus-Carmel est aussi l'auteur, depuis 1987, de recueils poétiques. L'ensemble de ses productions — dessins, peintures, installations, notes et poèmes — témoigne de la diversité des pratiques de l'artiste mais aussi de leur cohérence. Son oeuvre est à la fois l'expérimentation et la mise en scène de la perte, de la dégradation ou de l'usure. Elle tente de donner forme et sens, « d'un seul tenant », à ce qui « ne se livrera jamais que dans la mémoire de ses fragments » 1. D'un seul tenant, c'est ainsi que l'oeuvre de Gérard Titus-Carmel sera envisagée, non pas pour en extraire toutes les porosités et les spécificités propres à chaque système sémiotique, verbal ou plastique, mais pour en montrer quelques constantes qui forment une sorte de ligne de fond. Elles sont la trace d'une pensée qui s'élabore en partie en dehors du verbal et du dicible, à partir de formes élémentaires structurées de diverses façons, fédérées par la reprise de motifs. De fait, si Gérard Titus-Carmel privilégie, dans son oeuvre, l'élaboration de séries, de dessins ou de peintures, c'est sous l'angle de ce que nous donne en partie à voir la série — une suite qui fait de chaque nouvelle production une réplique à la précédente — qu'il est possible d'observer la cohérence du corpus. Comme le rappelle l'artiste, « le mot série vient du grec seira, signifiant corde, chaîne, lasso, corde à noeud » 2 — autant de motifs récurrents dans son oeuvre. La chaîne signifiante du processus de création sera ainsi interrogée à partir des schèmes récurrents de la dégradation et de l'usure, de façon à en faire apparaître la performativité.
Origine :
Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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