Prédication, croisade et religion civique. Vie et miracles de l’évêque Oleguer (†1137) de Barcelone
Résumé
La bibliothèque capitulaire de Barcelone conserve une copie de la Légende dorée deJacques de Voragine, enrichie de quelques vies de saints locaux. C’est en 1360 que ce beau manuscrit sur parchemin, élaboré quelques décennies auparavant, est offert à la cathédrale par Guillem de Muntells, chanoine de Gérone. Il recèle le seul témoin médiéval des Vita et miracula (BHL 6330 et 6331) de saint Oleguer, évêque de Barcelone entre 1116 et 1137. Rédigé peu après sa mort, ce texte — que nous étudions, éditons et traduisons ici — a fait l’objet de plusieurs copies manuscrites à l’époque moderne. Il a été même publié à trois reprises : en 1675, dans la Positio super dubio de la Congrégation des rites à l’occasion de la canonisation tardive d’Oleguer, ainsi qu’en 1775 et 1859, dans les appendices documentaires du volume correspondant à l’Église de Barcelone des deux impressions de l’España sagrada d’Henrique Flórez et de Manuel Risco. Anciennes, ces éditions ne correspondent plus aux critères actuels de publication de textes médiévaux. Pourtant, l’intérêt de ce récit hagiographique est grand. Tout en proposant un modèle de sainteté épiscopale, les Vita et miracula sancti Ollegarii sont une source primordiale pour la connaissance de la société méditerranéenne entre 1100 et 1150. Il foisonnent, en effet, de renseignements sur la papauté, sur le clergé, sur les rapports entre chrétiens et musulmans, sur l’empereur et les princes, sur la spiritualité des laïcs et, même, sur le commerce. On comprend que les médiévistes contemporains en aient réclamé, à maintes reprises, une édition et une étude critiques.
Origine : Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte