Ponctuer et dicter chez Montaigne
Résumé
La transcription de l’intégralité des manuscrits de Montaigne (lettres, annotations, additions et retouches à l’« Exemplaire de Bordeaux », 1588-1592) et des éditions de ses œuvres (Essais, Théologie naturelle), permet désormais de proposer des observations sur sa façon de ponctuer en relation avec ses pratiques d’écriture, depuis la note de premier jet jusqu’à la relecture soigneuse de l’imprimé, ce qu’il fait comme sur des épreuves. On peut soumettre aux instruments statistiques (et notamment à l'outil TXM) l'hypothèse selon laquelle la ponctuation à cette époque, et particulièrement chez Montaigne, serait moins l’expression graphique d’une oralisation antérieure, d’une « dictée », que celle d’un codage social et civil destiné à soumettre la parole à un cadre grammatical, reflet d’une certaine idée de la langue française.