Le discours clivé de Lol V. Stein (Marguerite Duras)
Résumé
Les problématiques linguistiques du clivage comme procédé d’emphase ("C’est x qui p" ; ou variante pseudo-clivée : "Ce que p, c’est x") offrent un angle d’analyse et d’interprétation de l’écriture de Marguerite Duras dans "Le Ravissement de Lol V. Stein" (1964). Le tour syntaxique s'organise en forme signifiante, suivant deux axes principaux : (1) oscillation de la régie narrative entre convention romanesque et investigation discursive ; (2) brouillages énonciatifs suscitant un écran de médiations perceptives et interprétatives, qui confèrent toute sa complexité à la représentation du personnage principal. Ce poste d’analyse syntaxique permet de cerner divers aspects et enjeux de la schize de Lol, en articulant certains faits de surdétermination locale (sélection d’un constituant particulier, en particulier comme acteur du "drame syntaxique"; problématisation des schèmes communicationnels) à des visées d’étendue supérieure (structuration du procédé en configurations discursives qui engagent la progression du texte et du récit, ou plutôt leur processus d’élaboration autour d’un « mot-trou »). L'hypothèse de lecture fait du clivage le révélateur de lignes de tension ou de rupture au sein de l’univers de discours, à travers la représentation qu’en donne cette écriture romanesque.
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