"Aut natura, aut manu" : l'image de l'arbre comme art de la mémoire de l'Antiquité à la Renaissance - HAL Accéder directement au contenu
Communication dans un congrès Année : 2015

"Aut natura, aut manu" : l'image de l'arbre comme art de la mémoire de l'Antiquité à la Renaissance

Résumé

Au Ier siècle avant Jésus-Christ, l’auteur de la Rhetorica ad Herennium conseille, pour se souvenir, de placer des images dans des lieux choisis dans la nature ou parmi ceux élaborés par la main de l’homme. L’image de l’arbre, qui connaît une grande fortune en tant qu’outil de mémoire dans l’imaginaire antique, médiéval et renaissant, se trouve à mi-chemin entre les deux : caractérisé par son organicité, soumis au changement, à la croissance, à la prolifération, à la vie et à la mort, l’arbre témoigne lors de sa mise en image d’une quête d’ordonnancement graduel de la connaissance pour pallier la labilité de la mémoire. De l’arbor sapientiae d’Hugues de Saint-Victor à l’arbor scientiae de Lulle, du Lignum Vitae de Saint Bonaventure à sa Vigna mistica, de l’arbor liberalibus artibus des encyclopédies aux arbor consanguinitatis et arbor affinitatis des ouvrages de droit canon – qui ne sont que quelques exemples, l’image de l’arbre connaît une grande variété fonctionnelle et figurative, dont le fondement mnémotechnique est incontestable : en organisant visuellement une matière donnée, elle en permet une juste et durable assimilation mentale. Or, dans l’Antiquité comme au Moyen Âge et à la Renaissance, les traités d’art de la mémoire stricto sensu ne développent pas l’image de l’arbre comme support de mémorisation. Ils se limitent en effet à l’emploi de termes génériques, tels que les bien connus locus memoriae et imago agens. La communication partira d’une lecture de quelques extraits de ces traités. Elle visera à comprendre non seulement en quoi consiste au Moyen Âge et à la Renaissance la transposition de la méthode de mémorisation par lieux à l’image de l’arbre, mais également à quelles fins et avec quelle efficacité elle est conseillée. On s’interrogera d’abord sur la tradition littéraire de l’injonction faite au lecteur afin qu’il élabore mentalement un arbre pour optimiser les capacités de sa propre mémoire. À partir de telles injonctions, on considèrera l’arbre comme outil de mémorisation à la fois en tant que répartiteur de lieux et en tant qu’image de mémoire, qui fait écho à d’autres arbres et à d’autres systèmes mnémotechniques. On pourra alors se questionner sur l’universalité de l’image de l’arbre comme clé de compréhension de l’univers : par sa nature mnémotechnique, elle s’intègre en effet dans un réseau d’images et de sens dont la visée, herméneutique, est de donner à voir et à comprendre l’harmonie du monde.
Loading...
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01277603, version 1 (22-02-2016)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01277603 , version 1

Citer

Naïs Virenque. "Aut natura, aut manu" : l'image de l'arbre comme art de la mémoire de l'Antiquité à la Renaissance. Confection et croissance de structures textuelles et iconographiques, Dec 2015, Tours, France. ⟨halshs-01277603⟩
201 Consultations
0 Téléchargements
Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
comment ces indicateurs sont-ils produits

Partager

Gmail Facebook Twitter LinkedIn Plus