L. and M. Régnier, Voir aussi la lettre à George Sand du 27 [novembre 1870] : « Ce qui me navre, c'est : 1° la férocité des hommes ; 2° la conviction que nous allons entrer dans une ère stupide. On sera utilitaire, militaire, américain et catholique, pp.287-264, 1871.

F. Voir-gisèle-séginger, Une poétique de l'histoire, Presses universitaires de Strasbourg, 2000. 53. Lettre à la princesse Mathilde, [20 mars 1879] ; éd. cit, p.586

«. Nous-sommes-venus, Nous aurons fait ce qu'il y a de plus difficile et de moins glorieux : la transition. Pour établir quelque chose de durable, il faut une base fixe. L'avenir nous tourmente et le passé nous retient. Voilà pourquoi le présent nous échappe » (lettre à Louis Bouilhet, p.730, 1850.

. Lettre-au-même, 4 septembre 1850 ; ibid, p.679

, évolution perpétuelle de l'humanité et à ses formes incessantes, que je hais tous les cadres où on veut la fourrer de vive force, toutes les formalités dont on la définit, tous les plans que l'on rêve pour elle » (lettre à M lle Leroyer de Chantepie, pp.718-719

, Mais quant à l'intelligence des masses, voilà ce que je nie, quoi qu'il puisse advenir, parce qu'elles seront toujours des masses Ce qu'il y a de considérable dans l'histoire, c'est un petit troupeau d'hommes (trois ou quatre cents par siècle, peut-être) et qui depuis Platon jusqu'à nos jours n'a pas varié ; ce sont ceux-là qui ont tout fait et qui sont la conscience du monde. Quant aux parties basses du corps social, vous ne les élèverez jamais. Quand le peuple ne croira plus à l'Immaculée Conception, il croira aux tables tournantes. Il faut se consoler de cela et vivre dans une tour d'ivoire. Ce n'est pas gai, je le sais ; mais, avec cette méthode, p.479

. Qui-la-connaîtrait, que parier sur son amélioration continue et indéfinie : Fataliste comme un Turc je crois que tout ce que nous pouvons faire pour le progrès de l'humanité ou rien, c'est absolument la même chose

. Cela-n-'empêche-pas-flaubert, en dépit du fond pessimiste de son tempérament, d'entretenir un rapport rêveur et poétique avec certains éléments caractéristiques du progrès technique : non pas les locomotives, qu'il conspue incessamment (voir le tableau de Pellerin dans L'Éducation sentimentale 59, mais les ballons, qui suscitent chez lui une « vraie admiration 60

, Le Dictionnaire des idées reçues propose deux définitions antithétiques du terme

, Avec les ballons on finira par aller dans la lune. ? On n'est pas près de le diriger

, Flaubert s'attache à ce que doivent ressentir ceux qui, grâce à eux, peuvent s'élever dans les airs Bouvard et Pécuchet perdus dans les méandres du système spinoziste en présentent une version assez inquiétante : « Il leur semblait être en ballon, la nuit, par un froid glacial, emportés d'une course sans fin, vers un abîme sans fond, ? et sans rien autour d'eux que l'insaisissable, l'immobile, l'éternel 62 . » Mais c'est sous un jour beaucoup plus riant que l'écrivain rêve le futur de ce nouveau mode de locomotion qui donnera un jour accès à des territoires aujourd'hui hors de portée : « L'homme de l'avenir aura peut-être des joies immenses, Mais plus qu'aux discours qui enrôlent les ballons dans des argumentaires stériles

C. Conduisant-une-locomotive, laquelle traversait une forêt vierge » (L'Éducation sentimentale (III, 1), éd. établie et mise à jour par Stéphanie Dord-Crouslé, avec un dossier critique, p.403

«. Hier-j-'ai-Été-voir-À, Rouen une ascension aérostatique de Poitevin ; c'est fort beau. J'ai été dans une vraie admiration » (lettre à Louise Colet, [26 juillet 1852] ; éd. cit., t. II, p. 139). 61, Bouvard et Pécuchet, éd. cit. Ibid, pp.419-62

L. and L. Bouilhet, , 1850.