La langue philosophique de John Wilkins (1614-1672)
Résumé
La langue philosophique de Wilkins est l’exemple le plus complet d’une langue destinée à faciliter la communication entre les hommes ainsi qu’à diffuser le savoir scientifique. Cependant, cette langue se fait l’écho d’a priori sur la conception du monde qui semblent en décalage avec les nouveaux apports épistémologiques du XVIIe siècle. Alors que la science présente un monde fluctuant et instable, le projet de Wilkins semble mu par le désir de le fixer par le truchement d’une langue claire et univoque. La catégorisation du monde auquel le concepteur s’adonne se fonde sur des modèles aristotéliciens dépassés et reflète en réalité moins la nature qu’elle ne se conforme à des moules linguistiques pré-conçus par le concepteur. En voulant rendre compte linguistiquement du monde dans un véritable désir panoptique, Wilkins se livre à une double réduction, celle du monde et celle du langage : sa langue philosophique est une utopie linguistique.
Origine :
Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte
Loading...