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Communication dans un congrès Année : 2015

La découverte de l’Asie à travers le récit visuel d’André Bontemps (1931-1935)

Fleur Chabaille

Résumé

S’appuyant sur l’analyse de sources visuelles, cette intervention vise à adopter un angle de vue original sur l’histoire des échanges entre la France et l’Asie perçus à travers l’objectif d’André Bontemps, officier de justice militaire adjoint affecté à Tianjin de 1931 à 1935. L’ensemble du fonds visuel, composé de plus de 400 photographies et de 24 films, se distingue par la qualité et la rareté de ses prises de vue. Il permet de retracer l’expérience de voyages et de séjours d’une famille française expatriée en Chine, ayant vécu dans la Concession française de Tianjin et exploré certaines villes du pays ainsi que le Japon avant son retour en France. Cette découverte s’inscrit à l’époque des concessions étrangères dans un cadre particulièrement propice à l’étude des circulations, des rencontres et des interactions entre différents milieux culturels. Octroyées suite à la signature des traités de Nankin (1842) et de Tianjin (définitivement ratifié en 1860), les concessions deviennent de véritables enclaves louées et administrées par quelques puissances étrangères. Elles constituent des lieux de passage mais aussi de contacts et de cohabitations entre de nombreuses nationalités. Derrière l’entité territoriale atypique qu’il sert à désigner, le concept de concession renferme une forme de jonction voire de compromis entre l’inépuisable soif d’aventure coloniale et l’impérieuse nécessité de sa limitation et de son adaptation vis-à-vis du pays qu’elle occupe. De ce point de vue, les trajectoires des militaires français nommés en Chine dont le fonds Bontemps constitue un témoignage visuel, sont tout à fait révélatrices de la conciliation entre deux penchants a priori contradictoires. D’un côté, tout semble évoquer le dépaysement au voyageur fraîchement débarqué dans une Chine à l’altérité si prégnante qu’il tente d’appréhender et de décrypter à partir des représentations de son propre milieu culturel. De l’autre, il se trouve confronté dans cet élan à de nombreuses limites (linguistiques, spatiales, culturelles) qui s'incarnent dans la (re)constitution d'une communauté régie par l'entre-soi et la différenciation vis-à-vis des autres nationalités présentes dans le pays. Face à l’univers cosmopolite « imposé » des concessions, les prises de vue d’André Bontemps dévoilent la manière dont les expatriés militaires français se réunissent voire se réfugient au sein d’une sociabilité destinée à préserver et perpétuer leur lien communautaire. Dépeignant un quotidien où les cloisonnements sociaux limitent et conditionnent le rapport à l’Autre, le fonds souligne une oscillation permanente entre des tentatives de médiation interculturelle et les frontières induites par le repli communautaire.

Domaines

Histoire
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Dates et versions

halshs-01259704, version 1 (20-01-2016)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01259704 , version 1

Citer

Fleur Chabaille. La découverte de l’Asie à travers le récit visuel d’André Bontemps (1931-1935) : Représentations, médiations et frontières culturelles. International conference on "Reorienting Cultural Flows : Engagements between France and East/Southeast Asia", The Winthrop-King Institute for Contemporary French and Francophone Studies, Florida State University, Feb 2015, Tallahassee, États-Unis. ⟨halshs-01259704⟩
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Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
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