dire une partie construite, montée en pierres sèches dans les terres archéologiques entassées au cours des millénaires, surmontant le niveau phréatique, puis le réservoir creusé dans la marne imperméable, le puits de la Tranchée Sud-acropole était alimenté en eau par une nappe peu épaisse (environ 1,65 m) contenue dans des ramlehs Dans le cas du puits 3150, la présence de ramleh n'a pu être mise en évidence, l'eau s'écoulant de la roche calcaire (paléogène ?) ici très ssurée, présente sur une épaisseur de 2 m à 3,3 m (cf. g. 8) Cette observation implique que la nappe qui alimentait la cité d'Ougarit par l'intermédiaire des puits n'était pas contenue dans les seuls sédiments poreux d'origine marine, comme nous l'avions supposé 22 , mais dans un aquifère plus complexe qui associe le ramleh et les roches sous-jacentes du Paléogène, ici peu épaisses et fortement altérées Pour autant, cette constatation ne semble pas remettre en cause le fonctionnement de cette nappe, tel que nous l'envisagions alors. En effet, les quelques mesures de niveau d'eau que nous avons pu effectuer dans le puits 3150 ( g. 29) ont con rmé le fait que la nappe n'était que relativement peu sujette à uctuations durant l'année. Il est remarquable de constater que c'est en octobre 2010, donc en n de saison sèche, que le niveau d'eau dans le puits était au plus haut (10,7 m d'altitude absolue), et non pas en mai m), en n de saison humide. De plus, à Lattaquié, station météorologique la plus proche de Ras Shamra, l'année 2009-2010 a connu une pluviosité relativement faible, soit 650,4 mm seulement pour une moyenne annuelle de 728 mm (période 1971-2002) Mais il est vrai que l'année 2006-2007, avec 623,6 mm, avait été encore moins arrosée. Seule l'année 2007-2008, avec 707,6 mm, avait été un peu plus favorable, bien que restant sous la moyenne annuelle 23 . Soulignons que, même en n de saison sèche 2010, qui n'est pas restée dans les annales comme une année particulièrement humide, et dans un contexte d'irrigation à grande échelle tout autour du site, la nappe fournissait suf samment d'eau pour que le réservoir se remplisse rapidement chaque fois que nous le vidions pour la fouille. En 12 heures, ce sont quelques 20 m 3 qui s'accumulaient dans le puits, ont été conçus selon un schéma équivalent Une constatation similaire avait été faite par le fouilleur du Palais royal. À la date du 15 novembre 1951, nous pouvons lire dans les notes de fouille : « nous puisons l'eau dans le puits de la cour d'honneur du palais à partir d'aujourd'hui pour abreuver les ouvriers. À 11,50 m nappe d'eau (se remplissant rapidement quand on puise, prof. tot. 13 m) » 24 . Certes, à l'époque de splendeur d'Ougarit, les puits en exploitation devaient être nombreux : ainsi, 18 puits ont été repérés dans la tranchée « Ville sud viennent à l'appui de l'hypothèse selon laquelle la ressource en eau que constituait la nappe phréatique exploitée par les puits d'Ougarit avait un débit suf sant, même en n de saison sèche, pour assurer la continuité de l'alimentation en eau de la cité 26, 2005. ,
Université libanaise et UMR 5133) pour ces données. La moyenne annuelle des précipitations à Lattaquié était de 800,9 mm pour la période 1960-1990, alors qu'elle n'est plus que de 728 mm pour la période, 1971. ,
une ressource en eau phréatique pérenne rend obsolète une autre hypothèse formulée naguère à propos du « pont-barrage » découvert à Ras Shamra (voir Geyer et al., dans cet ouvrage) et qui proposait que l'ouvrage ait pu participer à la recharge de la nappe phréatique, p.75, 1992. ,
Rapport préliminaire sur les activités de la mission syro-française de Ras Shamra-Ougarit en, pp.21-51, 2007. ,
« Identi cation d'essences de bois retrouvés dans le Palais royal d'Ougarit », in M. Al-Maqdissi et V. Matoïan (éds), « L'Orient des palais ». Le Palais royal d'Ougarit au Bronze récent, Documents d'archéologie syrienne XV, pp.73-77, 2008. ,
Barrages antiques de Syrie, Collection de la Maison de l'Orient méditerranéen n° 21, 1992. ,
Le pays d'Ougarit autour de 1200 av, Environnement et ressources en eau dans la région d'Ougarit, pp.28-29, 1993. ,