Genre et alimentation. Enjeux juridiques et sociologiques.
Résumé
Si l'accès à l'alimentation se pose encore en termes de sécurité dans les pays pauvres, les pays riches se trouvent face au dilemme de l'excès, même s'il subsiste des poches de pauvreté. La gestion de cet excès conduit à revoir les pratiques et les modes de consommation dans une logique d’amélioration de la qualité. Cet objectif semble remettre en question la division sexuée des tâches.
En effet, sortie d’une logique domestique et confinée souvent dévolue aux femmes, l’alimentation participe désormais d’une logique d’écologie globale. Elle revêt donc un intérêt stratégique qui mobilise les politiques et les citoyens-nes. La politique publique de l'alimentation promeut par exemple la garantie de l'accès à une alimentation "sûre, saine, diversifiée, de bonne qualité et en quantité suffisante (...)". Au-delà de la lettre, comment ces engagements se déploient-ils sur les territoires et comment sont-ils reçus/vécus?
Cette nouvelle dimension gomme-t-elle pour autant les différences de sexe ? Notre questionnement vise à mettre en perspective d’une part les logiques d’action en œuvre en termes de politiques publiques, mais aussi de pratiques citoyennes et de la manière dont elles différencient ou pas les groupes sociaux, en termes de genre, de catégories sociales et d'espaces. Il s’agit notamment de saisir le bien-fondé des outils juridiques qui tentent aujourd’hui de contenir les excès, mais également les actions et les modes d’engagement citoyen par le biais des outils numériques, l’ensemble étant situé dans un contexte de transition socio-écologique.
Au-delà de la dimension scientifique, notre communication vise à présenter les ressorts d’un projet plus vaste d’interrogation des inégalités environnementales et de l’engagement citoyen. Ce travail interdisciplinaire repose sur un travail collaboratif entre monde académique, société civile et décideurs afin de repenser les modes d’action participative dans le cadre du Réseau de Recherche et Innovation sur la Transition socio-écologique.