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Communication dans un congrès Année : 2005

The Importance of Appearances in Parisian Butcheries in the Nineteenth- and Twentieth-Centuries: a Mere Adaptation to Customers’ Expectations?

L'importance des apparences dans la boucherie parisienne aux XIX e et XX e siècles: une simple adaptation aux attentes de la clientèle ?

Résumé

The white apron has always been an obvious marker of their trade for butchers. The point they make in keeping it immaculate allows to forget the violence of the slaughtering act necessary to the transformation of cattle into meat. When retail butchery becomes a highly competitive business in Paris from the Second Empire onwards, the costume, cutting techniques and the elaborate decoration of shop windows take on new importance. The retail butcher adopts a specific garment which will become the outfit of the entire trade in France. The Parisian system of the three aprons must be put back in the context of a “white economy” including textile merchants and laundries, while interior design firms offer luxurious decoration and fittings to the Belle Epoque shops. During the corporatist festivals like the “Bœuf Gras”, sumptuous ceremonial costumes are a must under the Old Regime and until the 1930’s. From 1936, when butchers want to assert the corporatist identity of their trade, in opposition to the communist-flavoured values of blue-collar workers and those of high-flying industrial employers, they unhesitatingly adopt the apron as a strong symbol of the “Third Way” they promote, and that will achieve its full potential under Vichy.
Le tablier blanc a toujours été un marqueur professionnel évident pour les bouchers. Le soin apporté au maintien d’un tablier immaculé permet de faire oublier la violence du geste mortel donné au bétail pour le transformer en viande. Quand le commerce de la boucherie devient fortement concurrentiel à Paris à partir du Second Empire, le costume, les techniques de découpe de la viande et le soin apporté au décor des vitrines et des boutiques prennent une importance nouvelle. Le boucher détaillant adopte un vêtement précis, qui va devenir commun à tous les bouchers français. Le système parisien des trois tabliers s’inscrit dans toute une « économie du blanc » qui rassemble des marchands textiles et des blanchisseurs, alors que les entreprises d’aménagement proposent des décors de boutique luxueux à la Belle Epoque. Lors des fêtes corporatives, comme celle du Bœuf Gras, les somptueux costumes d’apparat sont de mise sous l’Ancien Régime et jusque dans les années 1930. A partir de 1936, quand les bouchers veulent affirmer leur identité corporative artisanale, c’est-à-dire le refus des valeurs ouvrières proches du communisme et des valeurs du grand patronat industriel, ils n’hésitent pas à utiliser la tablier comme un symbole fort de la « troisième voie » qu’ils défendent.

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Citer

Sylvain Leteux. L'importance des apparences dans la boucherie parisienne aux XIX e et XX e siècles: une simple adaptation aux attentes de la clientèle ?. Codes, signes et fabrication du paraître et des apparences en Europe occidentale du Moyen Âge à nos jours , Centre de Recherche sur l'histoire de l'Europe du Nord-Ouest Jun 2005, Tours, France. ⟨halshs-01246576⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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