L'autruche d'Arsinoé et le lion de Bérénice - HAL Accéder directement au contenu
Chapitre d'ouvrage Année : 2015

L'autruche d'Arsinoé et le lion de Bérénice

Résumé

Cette contribution s'attache aux nouvelles stratégies de création artistique qui virent le jour au début de l'époque hellénistique et au rôle exercé par les couples royaux et par les artistes ou les poètes qui se sont attachés à les représenter et à contribuer, par leurs œuvres, à l'élaboration d'un discours dynastique. C'est dans cette double perspective que nous avons souhaité étudier deux exemples de représentations royales qui nous paraissent, à bien des égards, comparables entre eux: le premier est la statue d'Arsinoé assise sur une autruche, qui se trouvait, selon le témoignage de Pausanias, dans le sanctuaire des Muses à Thespies, le second est un témoignage littéraire qui nous montre une Bérénice en compagnie d'un lion apprivoisé, scène qui nous place dans l'intimité d'une princesse et que nous connaissons par un chapitre de l'ouvrage d'Élien sur la Personnalité des animaux. Dans les deux cas, c'est une reine lagide qui apparaît en compagnie d'un animal, et cette association a quelque chose d'inattendu: l'autruche n'est pas une monture ordinaire, et le lion est plus souvent associé aux rois qu'aux reines. Dans les deux cas, la représentation de la reine est connue par la médiation d'un texte d'époque impériale et la reine n'est pas clairement identifiée: le texte de Pausanias renvoie à Arsinoé II ou à Arsinoé III et la Bérénice du texte d'Élien n'est pas explicitement présentée comme étant une reine lagide. Il nous a semblé que la confrontation systématique de ces deux témoignages avec ce qui nous reste de l'œuvre de Callimaque était de nature à lever une partie de ces incertitudes et à ancrer fermement ces deux témoignages dans l'Alexandrie du milieu du IIIe siècle avant notre ère. Le choix de l'autruche pour servir de monture à Arsinoé constitue une innovation notable dans l'iconographie royale, de même que l'assujettissement du lion à une reine, même si ce dernier thème a peut-être trouvé une première expression en Macédoine à la cour d'Olympias, par l'intermédiaire d'une figure mythique, la reine lydienne Omphale. Dans les deux cas, un ressort important de l'innovation tient à l'intégration précoce d'éléments authentiquement égyptiens dans un langage visuel, des formes poétiques et un répertoire mythologique qui restent grecs, pour la plus grande gloire de la dynastie récemment installée et dans le but d'inventer une nouvelle représentation des reines.
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Dates et versions

halshs-01243198, version 1 (14-12-2015)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01243198 , version 1

Citer

Évelyne Prioux, Jean Trinquier. L'autruche d'Arsinoé et le lion de Bérénice: des usages de la faune dans la représentation des premières reines lagides. Pascale Linant de Bellefonds, Evelyne Prioux et Agnès Rouveret. D'Alexandre à Auguste. Dynamiques de la création dans les arts visuels et la poésie, Presses universitaires de Rennes pp.31-56, 2015, Archéologie et culture, 9782753540804. ⟨halshs-01243198⟩
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Dernière date de mise à jour le 07/04/2024
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