Définition, identification et localisation de géohapax dans le corpus des patronymes français : comparaison de sources anciennes et récentes
Résumé
Surnames have been widely used to describe the spatial structure of populations and the migrations between them. In France, as elsewhere, the distribution of documented surnames in the twentieth century reveals a strong micro-regional specificity and long-standing presence of some surnames, maintained despite the inevitable depletion of the initial stock of names and its regular renewal by migration. Geohapax are at present the subject of systematic researches by demographers and historians but also by geneticists who see them as possible vectors of genetic peculiarities. For ancient periods and in some places, corpuses of surnames are available allowing to reveal the geographic distribution of surnames in the late Middle Ages, and to question the continuity, in the long term, of the initial stocks, and to track down the geohapax by comparing old and recent corpuses. In this paper, we illustrate and discuss, from various historical and contemporary data, the process of extinction of surnames with time and the various conditions allowing to select geohapax.
Les études patronymiques permettent de décrire la structuration spatiale des populations et les flux migratoires qui les traversent. En France, comme ailleurs, elles ont montré que certains patronymes attestées au XXe siècle révélaient une forte spécificité micro-régionale, témoins d‘une présence locale et ancienne, maintenue malgré les inéluctables appauvrissements du stock initial de noms et son renouvellement par migration. Ces patronymes monophylétiques, marqueurs d‘identité et d‘enracinement local, sont actuellement l‘objet de recherches systématiques intéressant les démographes et les historiens, mais aussi les généticiens qui voient en eux de possibles vecteurs de singularités génétiques. Les médiévistes disposent de séries documentaires patronymiques intéressant de larges espaces sur plusieurs décennies. Elles permettent de révéler les formes que prenait la géographie patronymique à la fin du Moyen Âge et de poser la question de la permanence des stocks (des noms monophylétiques) dans la très longue durée par la confrontation entre ces corpus anciens et ceux du XXe siècle. Ce travail comparatif permet d‘expliquer, par des alliances politiques, des réseaux économiques et des changements démographiques, la maintenance d‘aires de porosité et de seuils, depuis les découpages anciens en paroisse et région jusqu‘aux structures actuels.