, Lire, c'est ce par quoi je peux faire l'expérience de l'éloignement culturel, de la rupture, et c'est aussi ce par quoi je peux intérioriser une autre culture

, Le fait que plusieurs étudiants achèvent leur récit en expliquant que leurs lectures en français leur ont donné la nostalgie de la lecture dans leur langue et le désir d'en redécouvrir la littérature s'inscrit dans ce mouvement d'appropriation du français. En permettant au lecteur d'intérioriser la langue-cible et sa culture d'apprentissage, en l'obligeant à se situer par rapport à elles

, tel est bien encore le cas pour les étudiants étrangers qui souhaitent apprendre le français pour faire des études ou travailler en France. Mais ces derniers évoquent aussi volontiers le rôle de médiation des enseignants dans ce processus d'auto-apprentissage : leur pratique de lecture est souvent initiée par les conseils ou les explications que les professeurs leur ont donnés ainsi que par la perception de l'importance de la lecture et la littérature dans la culture scolaire en France. Ce rôle de médiateur qu'ils attribuent à l, Le livre peut agir comme un maître dans l'enseignement des langues : tel a été le cas pour Schliemann au XIX e siècle

, Voilà qui constitue une des spécificités de la lecture dans notre langue : nos étudiants, comme le romancier Dai Sijie l'explique lui aussi, sont émerveillés de voir tant de personnes lire en France, et notamment lire jusque dans le métro ; pour eux, comme pour l'écrivain chinois, les Français sont assurément un « peuple de lecteurs » 10 , ce qui contribue à les inciter à lire. Ainsi, pour ceux qui viennent d'ailleurs, la littérature et la lecture semblent posséder encore aujourd'hui une grande valeur même quand

. Poletti-marie-laure, « La littérature française enseignée à l'étranger », in B. Veck et J. Verrier dir, Place des littératures étrangères dans les littératures nationales, p.97, 1995.

D. Sijie, ». Un-peuple-de-lecteurs, and L. Point, , p.104, 2000.