, Sur la dialectique, voir Dialectique et histoire, sous la direction de Luc Vincenti, 2014.

J. Voir, D. Guilhaumou, and . Maldidier, « Coordination et discours : 'Du pain et X' à l'époque de la Révolution française, Discours et archive, pp.133-150, 1994.

L. Révolutions-de-paris, , pp.3-11

, Du pain et X', de concert avec Denise Maldidier, dans « Effet de l'archive » dans Discours et archive, op. cit, pp.91-111

, Publiciste de la République française du 8 août 1793

, Qui plus est, la temporalité de la langue française s'étend à l'universel selon la proposition « universaliser l'usage de notre langue » et se traduit donc dans un nom collectif, l'universalité linguistique. Nous l'avons vu, le propre de la dimension temporelle, c'est qu'elle engendre la généralité du concept. Certes la référence au temps demeure là encore sous la dépendance des formes de la négation et de la coordination/disjonction. Mais la généralité du concept confère une certaine autonomie à la temporalité historique qui ne se réduit donc pas à une construction historiographique

, Par la suite, au cours de l'an II, les Montagnards Représentants en mission, donc les plus proches des Jacobins, reprennent ce mot d'ordre, en appui sur le réseau des sociétés populaires et avec l'appui de la presse jacobine. La proposition énoncée sous la forme d'une affirmation, « la terreur est à l'ordre du jour », s'inscrit bien dans une temporalité propre, ce qui confère sa généralité au concept, le contenu visé d'une expression à l'autre l'emportant présentement sur sa forme énonciative. Mais les expressions énonçant sa négation « la terreur n'est pas à l'ordre du jour » et sa coordination « la terreur et la guillotine sont à l'ordre du jour » sont tout aussi attestées, ce qui montre à nouveau la présence constante des critères principielles de la grammaire de la lutte de classe, la négation et la coordination. Avec le mot d'ordre de mise à l'ordre du jour de la terreur se systématisent les diverses formes d'une grammaire de la lutte de classe : certes il en est l'expression ultime, la forme la plus achevée, mais il devient vite incertain du fait de sa traduction idéologique chez ses adversaires thermidoriens par la proposition « système de (la) terreur ». Nous en arrivons là où Gramsci situe les limites de classes de la Révolution à propos de l'échec final de la révolution démocratique. Ce que nous traduisons grammaticalement par les limites de l'usage du mot d'ordre de terreur par le fait même de sa nature généralisante, systématique. En ce terme, donc sous un concept généralisant, les révolutionnaires ne pouvaient déterminer qu'à titre provisoire des limites à la lutte de classe au risque, dans son extension, de la rendre incertaine. * Marx circonscrit toute une série des catégories explicatives de l'histoire de la Révolution française, situées au plus près des usages spécifiques aux acteurs 70 . À partir des propositions de « mouvement populaire » et de « mouvement révolutionnaire », il délimite une grammaire des expressions de l'action populaire (« l'enthousiasme, la résistance à l'oppression, l'organisation du mouvement, etc. ».). Puis il généralise ces expressions dans l'idée de « mouvement révolutionnaire », germe de l'idée universelle de communisme pour en venir à lier la dynamique de « la révolution à l'état permanent » à la prise de conscience de l'être humain comme « être générique ».Il associe donc l'identité collective à la prise de conscience de classe par l'ouverture des identités individuelles à l'universalité du genre humain. Enfin c'est « la langue française » comme « langage populaire » véhiculé par « les forces révolutionnaires », et plus particulièrement par « les porte-parole de la Masse » qui retient son attention finale. Marx s'intéresse donc bien à « la langue française de la Masse ». C'est ainsi qu'il s'efforce de restituer les déterminations essentielles de « la grammaire non-critique française », entendons l'adjectif « non-critique » au sens d'un renvoi au réel, au déterminé qui qualifie la Masse. À ce propos Marx considère « La loi selon laquelle un principe se réalise par sa négation 71 », comme une idée inscrite dans la tradition révolutionnaire française, La seconde proposition prise en compte, la mise à l'ordre du jour de la terreur est plus complexe, dans la mesure où nous sommes ici au coeur du débat historiographique sur l'attestation ou non d'une lutte de classe entre Gironde et Montagne, par le fait de l'alliance des législateurs jacobins avec les masses populaires. Après que nous en avons décrit les usages, un chercheur italien, Cesare Vetter, y a associé l'étude de « système de terreur » qui fait le lien avec les premières étapes de la construction historiographique de « terreur, vol.69

«. Marx, Un espace de traduisibilité politique, Matériaux philosophiques pour l'analyse de discours, Jacques Guilhaumou et Philippe Schepens (dir.), pp.51-82, 2011.

L. Sainte-famille, , p.41