Patrimoine mondial et compétition politique au Ngorongoro (Tanzanie): L’extraversion comme logique d’adaptation, de projection et de résistance - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Autre Publication Scientifique Année : 2014

Patrimoine mondial et compétition politique au Ngorongoro (Tanzanie): L’extraversion comme logique d’adaptation, de projection et de résistance

Résumé

Introduction Depuis sa création en 1959, la zone de conservation du Ngorongoro (NCA) est l'un des premiers sites protégés de Tanzanie cherchant à concilier mesures de protection des ressources naturelles et activités humaines. Après une labellisation comme patrimoine mondial naturel en 1979 par l'Unesco, la NCA obtient une deuxième reconnaissance de l'Unesco en rejoignant en 2010 la liste des patrimoines culturels de l'humanité grâce à la présence d'empreintes humaines les plus anciennes au monde (Laetoli footprints). L'Autorité de la NCA (NCAA) souhaite dorénavant promouvoir ce site paléontologique, géologique et culturel grâce à une subvention européenne obtenue en 2013. Ce financement doit permettre d'obtenir, à terme, le statut de Geopark, label placé sous l'égide de l'Unesco et reconnaissant un patrimoine géologique international associé à de « bonnes pratiques environnementales en favorisant l'utilisation des énergies renouvelables et du " tourisme vert " ». 1 La mise en patrimoine d'un site par les labels de l'Unesco renvoie à l'étude de l'imbrication de politiques publiques nationales et internationales du patrimoine. Ce processus transforme un territoire en territoire-ressources, et devient le lieu d'une compétition politique entre les acteurs impliqués. In-1 Extrait du site Internet de l'Unesco, http://www.unesco.org/new/fr/ natural-sciences/environment/earth-sciences/global-geoparks/some-questions-about-geoparks/what-is-a-global-geopark/net – Web site: www.ifra-nairobi.net scrite dans le discours et les pratiques de « développement », cette compétition est circonscrite à la pensée dominante du développement durable, incarnée par une communauté épistémique qui occupe les arènes internationales de la préservation de patrimoines naturels et culturels, telle que l'Unesco. Du fait même des conditions d'émergence d'un « patrimoine mondial », la reconnaissance internationale par l'Unesco ancre l'objet patrimonialisé dans le registre de l'extraversion, autrement dit de la nécessité de recourir à l'international pour le « créer » comme patrimoine national ; elle renforce ainsi la position d'élites tanzaniennes et diffuse des cadres normatifs opérant aussi bien sur les politiques publiques nationales que sur les registres de résistances à ces mêmes politiques. En questionnant la dimension extravertie de cette compétition, ce texte s'intéresse à la diffusion d'une doxa du patrimoine dans les discours et pratiques des différents acteurs mobilisés sur les enjeux patrimoniaux au Ngorongoro, assurant la perpétuation d'un modèle économique dominant, celui du développement durable. Origines exogènes et normalisation du patrimoine tanzanien L'histoire de la zone de conservation du Ngorongoro incarne l'évolution des paradigmes de la conservation de la nature en Occident. Avec l'avènement de l'idée de « parc national » à la fin du XIXe siècle, les

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Dates et versions

halshs-01214756 , version 1 (13-10-2015)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01214756 , version 1

Citer

Julia Gascon. Patrimoine mondial et compétition politique au Ngorongoro (Tanzanie): L’extraversion comme logique d’adaptation, de projection et de résistance. 2014. ⟨halshs-01214756⟩
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