Scappa, scappa, Pinocchio !
Résumé
Cet article présente une lecture de Pinocchio en partant de l’idée qu’il s’agit d’un livre qu’on ne peut réduire à une seule lecture, mais qu’il faut accepter avec ses contradictions, ses hésitations, ses revirements et considérer dans sa complexité, sans le réduire à un seul de ses aspects. Si la volonté pédagogique et le discours d’éducation sont incontestablement présents, ils sont toujours présentés avec leur contraire et le titre que Collodi finit par choisir lorsqu’il reprend sa narration le 16 février 1882, cédant aux prières de ses “ petits lecteurs ” et de la direction du Giornale per i bambini, est à prendre au sérieux : il s’agit bien d’aventures, et d’un personnage qui incarne cet esprit, qui refuse de s’en tenir au monde connu et qui part, en courant, dès qu’il en a l’occasion, sans écouter “ ceux qui en savent plus que lui ”. Il fait preuve de cet esprit d’aventure dès les premières pages du livre, à peine est-il ébauché par son père : “ saltò nella strada e si dette a scappare ”. Cette première fuite sera suivie par bien d’autres et elle est également un symbole qu’on fera bien aussi d’intégrer dans la lecture : le personnage, le livre échappant à leur créateur, à ses intentions éducatives et moralisatrices. La fuite vers l’aventure, le refus de rester dans le petit monde de la certitude affective, près du père, de la fée, cette course vers l’inconnu, sont porteurs de subversion et de remise en cause.
Origine :
Accord explicite pour ce dépôt
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