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Pré-publication, Document de travail Année : 2016

The Legal Status of Religious Minorities in the Euro-Mediterranean World (RELMIN)

Le statut légal des minorités religieuses dans le monde euro-méditerranéen (RELMIN)

Résumé

One of the key challenges facing Europe since the end of the Second World War has been to confirm and protect the rights of minority religious groups: Jews in particular, but also Catholics or Protestants (in countries where one or the other group is a minority) and members of other religions who have immigrated into the European Union: Muslims, Buddhists, Hindus, Sikhs and others. The freedom to practice one's religion is a fundamental right inscribed in the laws of the Union and of its member states. Yet in practice, religious expression is perceived differently in various member states and by the members of the diverse religious communities that cohabit in those states. The wearing of a Sikh Turban, a Catholic Holy Week procession, or the call of a muezzin issuing forth from a loudspeaker atop a minaret: each such public expression of religion poses a series of questions involving distinctions between public and private spheres, between religious and cultural symbols, between the identities of religious communities and national polities. The situation is complicated by two contrasting but not mutually exclusive phenomena: an increasing secularization of European societies and a reaffirmation of religious identities. While the broad principles of religious freedom are universally acknowledged, the contours of that freedom in the daily lives of Eu-ropeans of all religions (or without religion) vary from one member state to another and are frequently subjects of debate and polemics. The issues of religious diversity and of the regulation of pluralistic European societies are not new. On the contrary, religious diversity in Europe is grounded in the practice of Christian and Muslim states of the European Middle Ages. In the Christian Roman Empire of the fifth and sixth centuries, emperors banned paganism yet allowed Jews limited freedoms, creating a protected but subordinate status for the empire's Jewish subjects. In the wake of the Muslim conquests of much of the former Roman/Byzantine Empire, Muslim rulers accorded to Jews and Christians the status of dhimmīs 1 , protected minorities that enjoyed broad religious freedoms and judicial autonomy, but whose social and political status was inferior to that of Muslims. In Christian kingdoms of medieval Europe, Jews (and in some cases Muslims) were accepted as subordinate minorities who could maintain their synagogues and mosques and openly practice their religions. Towards the end of the Middle Ages, the status of these religious minorities became increasingly precarious in many European states: minorities faced violence and often expulsion: this is the case for Christians and Jews in Almohad Spain (twelfth and thirteenth centuries), for Jews in many medieval and early modern states, and for Muslims in Sicily (thirteenth century) and Spain (fifteenth and sixteenth centuries).
Un des défis clé que l'Europe a eu à relever depuis la fin de la seconde guerre mondiale a été l'affirmation et la protection des droits des groupes religieux minoritaires : les juifs en particulier, mais aussi les catholiques, les protestants (dans les pays où l'un ou l'autre de ces groupes est une minorité) et les membres d'autres religions ayant immigré en Union Européenne : musulmans, bouddhistes, hindous, sikhs et autres. La liberté de pratiquer sa religion est un droit fondamental, inscrit dans les lois de l'Union Européenne et dans celles de ses pays membres. Pourtant, en pratique, l'expression religieuse n'est pas perçue de la même manière dans les différents états membres et par les individus appartenant aux communautés religieuses variées cohabitant en leur sein. Le port d'un turban sikh, une procession catholique pendant une semaine sainte, ou l'appel d'un muezzin sortant d'un haut-parleur placé au sommet d'un minaret : chacune de ces manifestations publiques d'une religion pose une série de questions concernant la distinction entre sphère privée et publique, entre symboles religieux et culturels, entre identités des communautés religieuses et politiques publiques. La situation est complexifiée par deux phénomènes opposés mais non mutuellement exclusifs : une sécularisation croissante des sociétés européennes et une réaffirmation des identités religieuses. Bien que les grands principes de la liberté religieuse soient universellement reconnus, les contours de cette liberté dans la vie quotidienne des européens de toutes confessions (ou sans confession) varient d'un état membre à l'autre et sont fréquemment le sujet de débats et de polémiques. Les questions de la diversité religieuse et de la régulation de sociétés européennes plurielles ne sont pas neuves. Au contraire, la diversité religieuse en Europe est enracinée dans les traditions juridiques des états chrétiens et musulmans du Moyen-Age. Dans l'Empire romain des IV et V siècles, les empereurs interdirent le paganisme tout en accordant aux juifs des libertés limitées, créant un statut protégé mais subordonné pour les citoyens juifs de l'Empire. A la suite de la conquête musulmane de la majeure partie de l'Empire romain / byzantin, les dirigeants musulmans accordèrent aux juifs et aux chrétiens le statut de dhimmīs1, minorités protégées qui jouissaient de la liberté de culte et d'une autonomie judiciaire, mais dont le statut social et politique était inférieur à celui des musulmans. Dans les royaumes chrétiens de l'Europe médiévale, les juifs (et dans certains cas les musulmans) étaient acceptés comme des minorités subordonnées qui pouvaient garder leurs synagogues et leurs mosquées et pratiquer ouvertement leur religion. Vers la fin du Moyen-Age, le statut de ces minorités religieuses devint de plus en plus précaire dans nombre d'états européens : les minorités furent confrontées à la violence et souvent à l'expulsion ; c'est le cas pour les chrétiens et les juifs dans l'Espagne Almohade (XII et XIII siècle), pour les juifs de nombreux états eee médiévaux et modernes, et pour les musulmans en Sicile (XIII siècle) et en Espagne (XV et XVI siècle).
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Citer

John Tolan. The Legal Status of Religious Minorities in the Euro-Mediterranean World (RELMIN). 2016. ⟨halshs-01191632⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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