La misogynie, norme cachée des amours clandestines - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2015

La misogynie, norme cachée des amours clandestines

Résumé

La misogynie sera traitée à partir d’une recherche achevée portant sur les relations hétérosexuelles extraconjugales durables (plusieurs années de fréquentation régulière). En introduction, nous expliciterons l’objet de la recherche. Il consiste en une analyse sociologique des parcours d’individus inscrits dans une « double vie » articulée avec l’examen de l’organisation genrée des relations amoureuses clandestines. Nous présenterons également la méthode d’enquête (une cinquantaine de récits de vie, analyse de blogs et de témoignages sur internet). En première partie, nous montrerons comment à l’intérieur des couples clandestins prévaut une norme d’inégalité entre femmes et hommes fondée à la fois sur l’idéologie familialiste et des représentations essentialistes de la sexualité et de l’affectivité selon les sexes. Principalement, nous mettrons en évidence le fait qu’à l’intérieur de ces relations extra dyadiques, la virilité (forme de domination masculine excluant le « féminin ») constitue la principale matrice d’organisation des relations entre les hommes et les femmes et le support de leurs représentations et pratiques amoureuses. Les amours clandestines s’inscrivent, en effet, en rupture avec la norme d’égalité (et de réciprocité amoureuse) qui prévaut dans le couple (officiel) contemporain (bien que les couples officiels ne s’organisent pas de manière égalitaire, la norme d’égalité [comme idéal] est dominante comme cela a été montré en sociologie du couple) et cela apparaît comme une des principales ressources érotiques de ces relations amoureuses. En seconde partie, nous centrerons la focale d’observation sur un aspect spécifique de ces amours qui se caractérise par la stigmatisation des femmes selon un « double standard sexuel ». Les figures de la « Mère » (épouse) et la « Putain » (maîtresse) sont omniprésentes dans les discours des hommes auprès desquels nous avons enquêté et le « stigmate de la putain » est incorporé par nombre de femmes entretenant une relation amoureuse avec un homme marié, qu’elles soient elles-mêmes mariées ou non. En conclusion, nous montrerons ainsi que la misogynie constitue une norme cachée des amours clandestines durables : la transgression des normes d’exclusivité de la conjugalité se conjuguant au final avec la transgression des normes d’égalité propres à la conjugalité contemporaine.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01191585 , version 1 (02-09-2015)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01191585 , version 1

Citer

Marie-Carmen Garcia. La misogynie, norme cachée des amours clandestines. Mysoginie et discriminations sexuelles, Université de Pau et des Pays de l'Adour, Sep 2015, Pau, France. ⟨halshs-01191585⟩
640 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More