La socialisation des grands alpinistes Une étude comparative France-Angleterre

Delphine Moraldo (1)

1 CMW - Centre Max Weber

De nos jours, l'élite de l'alpinisme français est surtout constituée de guides, formés à l'ENSA. Nous entendons ici l'élite sportive, c'est-à-dire les alpinistes ayant effectué des ascensions difficiles, reconnues comme telles par leurs pairs, ceux que le sens commun désigne parfois comme les « grands alpinistes » d'une époque. Cette prévalence des guides au sein de l'élite est propre à la France. Si l'on regarde Outre-Manche, la proportion de « grands alpinistes » qui sont aussi des guides, ayant suivi la formation proposée par l'Association of British Mountain Guides (BMG), est très faible, et nombre de ces alpinistes pratiquent l'alpinisme en plus d'un métier n'ayant rien à voir avec l'alpinisme. On voit ainsi apparaître des trajectoires différentes chez les alpinistes français et anglais. Ces deux situations distinctes peuvent amener à se questionner sur la formation ou, de manière plus large, la socialisation de l'élite alpinistique qui, on le voit ici, ne suit pas les mêmes logiques dans les deux pays. On pourra alors s'interroger sur la place et le rôle réel des instances de formation au métier de guide dans la carrière des alpinistes. À quel niveau se situent-elles dans le processus d'apprentissage de l'alpinisme ? Comment s'articulent-elles avec d'autres instances d'apprentissage, qu'elles soient institutionnalisées (clubs, etc.) ou non (groupe d'amis, cadre familial, etc.) ? Cette dernière question est cruciale. En effet, le passage par l'ENSA ou le BMG n'est qu'un

Mots clés: ENSA; alpinisme professionnel; socialisation; alpinisme

Domaines: Sociologie

Delphine Moraldo. La socialisation des grands alpinistes Une étude comparative France-Angleterre. Michaël Attali. L'ENSA à la conquête des sommets. La montagne sur les voies de l'excellence, 2015. ⟨halshs-01185975⟩