Le Mouvement moderne, le patrimoine et la figure des idéaux changeants
Résumé
C'est en 1965 que Peter Collins publie Changing Ideals in Modern Architecture, 1750-1950. L'architecte, critique et historien d'architecture anglo-canadien y entreprend d'extraire l'histoire de l'architecture moderne des lectures unificatrices et des téléologies mises en place dès les années 1930 par Sigfried Giedion (1941), Henry-Russell Hitchcock (1932 ; 1958) ou Nikolaus Pevsner (1936). Peter Collins leur préfère une approche plurielle et composite, qui restitue la diversité et l'incertitude des idéaux qui ont orienté les débats architecturaux et façonné leur histoire durant deux siècles de révolution industrielle. Ces idéaux changeants de l'architecture des deux siècles précédents sont ainsi replacés dans une sorte de structure de malentendus sur laquelle repose l'histoire qui en a été écrite depuis les années 1930. Il n’entre pas dans nos intentions de détailler ici les riches et subtiles problématiques développées par Peter Collins, mais seulement d’utiliser la figure des idéaux changeants pour tenter de démontrer l’existence d’un tournant idéologique qui, durant les années 1960 et 1970, aurait fait basculer le débat architectural et les politiques d’urbanisme, de la suprématie accordée à une modernisation empreinte de machinisme, vers une attention accrue à la patrimonialisation de l’architecture et des espaces urbains.
Origine :
Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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