SPINOZA : LIFE, IMMORTALITY, ETERNITY -FOR A VULGAR IMMORTALITY ?
SPINOZA : VIE, IMMORTALITÉ, ÉTERNITÉ -POUR UNE IMMORTALITÉ VULGAIRE ?
Résumé
Most often, one considers Spinoza’s philosophy as a philosophy of “eternity”, in opposition to a philosophy of “immortality”. Here we propose an opposed reading, by showing that Spinozism can be read, in every dimension of the system, as a philosophy of “duration” at least as much as one of “eternity”. Just like Descartes, though by different means, Spinoza rekindles in his own fashion the most profound and most ancient of human aspirations to “immortality”, that is to say the indefinite prolongation of duration. We show at last the profound convergence of the readings of Spinoza as a thinker of “eternity” and as a thinker of “finitude”, characterizations we find contrary to the modern and Promethean spirit of Spinoza’s doctrine. (Tr. Jack Stetter)
On considère le plus souvent la philosophie de Spinoza comme une philosophie de « l’éternité », par opposition avec une philosophie de « l’immortalité ». Nous proposons ici une lecture opposée, en montrant que le spinozisme peut être lu, dans toutes les dimensions du système, comme une philosophie de la « durée » au moins autant que de « l’éternité ». Comme Descartes, bien que par des voies différentes, Spinoza reprend ainsi à son compte l’aspiration humaine la plus profonde et la plus ancienne pour « l’immortalité », ou prolongation indéfinie de la durée. Nous montrons alors la convergence profonde entre les lectures de Spinoza selon « l’éternité » et selon la « finitude », contraires selon nous à l’esprit moderne et prométhéen de la doctrine spinoziste.