Les mots de l’internationalisation éducative : rhétorique ministérielle sur la « compétitivité » et attractivité des universités parisiennes
Résumé
Depuis 1966 et le « plan calcul » de Pierre Messmer, puis le « Plan informatique pour Tous » de Laurent Fabius (1985), les politiques publiques menées dans le domaine de l’éducation ont systématiquement promu les « médias et les dispositifs technologiques dans l’enseignement » car ils incarnaient « la modernité et l’innovation » (Baron, Bruillard, L’informatique et ses usagers dans l’éducation, PUF, 1996). Les discours sur la société de l’information des années 90 ont actualisé cette injonction technologique qui rencontre aujourd’hui un autre discours dominant : celui de la « performance », de « l’économie de la connaissance » et de l’économie de l’immatériel. Ces trois contextes de promotion des technologies dans l’éducation induisent une prise en compte de l’international. Or cette prise en compte de la dimension internationale dans les politiques éducatives se caractérise aujourd’hui, dans les discours ministériels, par une référence explicite à la « compétitivité » attendue du supérieur français. Dans le même temps, la publicisation des classements internationaux, comme par exemple le classement de Shanghai, a contribué également à inscrire sur l’agenda des préoccupations du supérieur la question de la notoriété, de « l’attractivité » des établissements du supérieur dans un contexte national et international. Les logiques de moteurs de recherche et la notion de référencement conduisent ainsi certains établissements à changer de nom, privilégiant une logique de marque, de label.
Nous nous proposons donc de présenter les principales caractéristiques de l’internationalisation éducative dans le cas de deux corpus
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