Du chemin de fer du Hedjaz à la station de quarantaine : contrôle et régulation des mobilités pèlerines à Ma‘ân entre le début du XXe siècle et les années 1940 - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2014

Du chemin de fer du Hedjaz à la station de quarantaine : contrôle et régulation des mobilités pèlerines à Ma‘ân entre le début du XXe siècle et les années 1940

Norig Neveu

Résumé

Au début du XXe siècle, la ville de Ma‘ân était une importante station sur la route du pèlerinage à La Mecque et Médine. Sa fréquentation avait augmenté avec la construction récente du chemin de fer du Hedjaz. Située au croisement des routes caravanières, la ville était un carrefour commercial, intellectuel et culturel, ce qui se traduisait au niveau de sa composition sociale. Au sortir de la Première Guerre mondiale, après un bref rattachement à l’Arabie saoudite, Ma‘ân fut placée sous autorité de l’Émirat de Transjordanie, sous mandat britannique. L’instauration des nouvelles frontières entrava largement les mobilités des populations locales. Les politiques du religieux britanniques attribuèrent une importance considérable à la gestion du pèlerinage à La Mecque et Médine, comme cela était le cas dans le mandat français au Liban et en Syrie. La ville de Ma‘ân fut ainsi placée au cœur des préoccupations de l’administration britannique. Dans ce contexte, la pratique du pèlerinage terrestre fut découragée ce qui eut d’importantes conséquences sur la vie sociale et culturelle de Ma‘ân. Les normes sanitaires internationales poussèrent les Britanniques à y installer une station de quarantaine. La construction de cette infrastructure, perçue comme une contrainte par les pèlerins, entraîna la désertion de la station de Ma‘ân. Mon intervention cherche à montrer comment, dans un contexte colonial et de reconfiguration des frontières, la gestion des mobilités pèlerines est révélatrice des politiques de contrôle des populations ainsi que des objectifs liés à la construction des nouveaux États sous mandats. Pour Ibn Saoud tout comme pour l’émir Abdallah, la gestion des pèlerins comportait des enjeux stratégiques nodaux. Ils encouragèrent le développement de circuits terrestres, illégaux aux yeux des instances du mandat. Les tribus bédouines locales servaient de guide aux pèlerins qui contournaient les installations sanitaires, ce qui confortait leur rôle et allait à l’encontre des politiques mandataires de sédentarisation de ces tribus. Pour l’émir Abdallah, la rénovation de la ligne de chemin de fer du Hedjaz était une autre priorité. L’étude des mobilités pèlerines à l’époque mandataire me permettra de montrer, à différents échelles, la centralité des enjeux politiques, sociaux et économiques liés au contrôle des mobilités dans la Transjordanie mandataire.

Domaines

Histoire
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01146117 , version 1 (27-04-2015)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01146117 , version 1

Citer

Norig Neveu. Du chemin de fer du Hedjaz à la station de quarantaine : contrôle et régulation des mobilités pèlerines à Ma‘ân entre le début du XXe siècle et les années 1940 . Circulations, frontières et encadrement des flux migratoires au Moyen-Orient, Ifpo, May 2014, Amman, Jordanie. ⟨halshs-01146117⟩
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