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Communication dans un congrès Année : 2013

Bestiary and Judaism in mediaeval Islamic lands: Rab Ephraïm Aln’ Kaoua, the saint with lion and snake

Bestiaire et judaïsme en Terre d’islam au temps médiéval : Rab Ephraïm Aln’ Kaoua, le saint au lion et au serpent

Jean Laloum
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 831231

Résumé

The murderous violence which swept through the Iberian peninsula in 1391 during the “Reconquista” devastated most Jewish communities there. Escaping from forced conversion or from fiery death at the stake, rabbi and physician Ephraïm Aln’Kaoua, a native of Toledo, one of the most prestigious centers of Spanish Jewish culture, managed to find refuge in Morocco. The lion which he rode to reach Tlemcen, and the snake which the lion wore as a halter, impressed the population as well as sultan Abou Tachfin II in person. The sultan moreover consulted the rabbi to benefit from his medical know-how, since the city’s doctors were unable to cure the sultan’s gravely-ill sole daughter. But Ephraïm Aln’Kaoua managed to cure her. The sultan, in order to thank the rabbi, authorised him, together with his co-religionists, refugees from Spain and native Moroccans, to reside inside the city which until then had been forbidden to Jews. They were also allowed to establish a small synagogue there. The Jewish community of Tlemcen was thus created at the initiative of Rab Aln’Kaoua. After his death in 1442, the rabbi – described as a miracle-maker - began to be the object of a veritable cult. Each year, a pilgrimage organised by the Jewish community attracted the faithful from the city and the surrounding areas, eager to pay tribute to his memory at his gravesite. This hiloula, a demonstration of religious loyalty, came to an end several decades ago because of the departure of Algeria’s Jews following the country’s independence. The rare visits organised since by the Tlemcen Jewish community, which now lives mostly in France, do not offset an absence which is now irreversible. How has this tradition, deprived of its source, nonetheless managed to survive?
Les violences meurtrières qui s’abattent en 1391 sur la péninsule ibérique durant la « Reconquista », dévastent la majorité des communautés juives. Echappant aux conversions forcées et au bûcher de l’Inquisition, le rabbin et médecin médiéval Ephraïm Aln’Kaoua, originaire de Tolède – l’un des foyers les plus prestigieux de la culture juive espagnole –, parvient à se réfugier au Maghreb. Le lion qui lui tient lieu de monture pour se rendre à Tlemcen, et le serpent en guise de licou, impressionnent la population et le sultan Abou Tachfin II en personne. En outre, l’impuissance à laquelle est confronté le corps médical de la ville pour soigner la fille unique du sultan, gravement malade, amène son père à solliciter le savoir-faire médical du rabbin. Ephraïm Aln’Kaoua réussit à la guérir. Le sultan, consent pour le remercier, à l’autoriser à s’établir en compagnie de ses coreligionnaires réfugiés espagnols et ressortissants marocains à l’intérieur de la ville, jusqu’alors interdite de résidence aux Juifs, et d’y édifier une petite synagogue. Ainsi, la communauté juive de Tlemcen voyait le jour à l’initiative du Rab Aln’Kaoua. À sa mort en 1442, le rabbin – qualifié de faiseur de miracles –, fut l’objet d’un culte vivace. Chaque année, un pèlerinage organisé par la communauté juive attirait les fidèles de la cité et des alentours, attentifs à lui rendre hommage auprès de sa tombe. Cette hiloula, autrement dit cette manifestation de fidélité religieuse s’est interrompue il y a quelques décennies, en raison du départ des Juifs d’Algérie, suite de l’indépendance du pays. Les rares voyages organisés par la communauté tlemcénienne repliée dans sa grande majorité en France, ne pallient en rien une absence désormais irréversible. Comment alors cette tradition, privée de sa source de recueillement, a-t-elle pu néanmoins se maintenir ?
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Dates et versions

halshs-01140049, version 1 (07-04-2015)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01140049 , version 1

Citer

Jean Laloum. Bestiaire et judaïsme en Terre d’islam au temps médiéval : Rab Ephraïm Aln’ Kaoua, le saint au lion et au serpent. Le bestiaire des prophètes et des saints en terre d'islam, GSRL, CETOBAC, EPHE, EHESS, Collège de France : Luizard P.-J., Papas A., Zarcone Th., Khosronejad P., Dec 2013, Collège de France, salle Claude Lévi-Strauss, Paris, France. ⟨halshs-01140049⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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