Les mouvements de patrimonialisation du paysage en Europe et aux États-Unis : concepts, débats et acteurs entre XIXe et XXe siècles - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2015

Les mouvements de patrimonialisation du paysage en Europe et aux États-Unis : concepts, débats et acteurs entre XIXe et XXe siècles

Résumé

Sans traiter systématiquement de l’histoire de la patrimonialisation du paysage en Europe et aux États-Unis – sur laquelle on dispose de nombreuses études –, cet essai de synthèse se propose de mettre en lumière les principaux concepts, débats et acteurs qui ont accompagné les premiers mouvements de patrimonialisation du paysage au tournant des XIXe et XXe siècles. En Europe, ces mouvements, notamment portés par des associations, apparaissent liés aux courants intellectuels de réaction culturelle à la modernité capitaliste et industrielle, à la diffusion de sensibilités « environnementalistes » dans les élites, aux phénomènes de construction des identités nationales et à l’essor du tourisme et des pratiques sportives. Ce sont essentiellement cinq concepts qui ont été mobilisés : paysage, site, monument naturel, site pittoresque et beauté naturelle. La relative unité des enjeux à l’échelle du continent ne doit pas masquer l’hétérogénéité des réponses institutionnelles en fonction des pays, par exemple en Allemagne, en Italie et en Grande-Bretagne. La dimension patriotique s’estompe dans les années 1920 et les mesures de protection passent notamment par l’instauration de parcs nationaux, sur le modèle américain. Aux États-Unis, la création de la réserve californienne de Yosemite (1864) puis du premier parc national, celui de Yellowstone (1872), s’était accompagnée d’un discours démocratique sur l’accès des masses aux effets bénéfiques de la contemplation d’un paysage (Frederic Law Olmsted) ; dans les années 1890, la notion de « nature sauvage » ('wilderness') est au centre de la théorie de la préservation revendiquée par John Muir, qui s’oppose à celle de la conservation défendue par Gifford Pinchot. La sauvegarde des sites historiques est rendue possible par l’adoption en 1906 de l’Antiquities Act à l’initiative de Theodore Roosevelt, qui permet au président de déclarer certains lieux « monuments nationaux ». Si les notions de préservation et de conservation continuent à orienter les politiques de protection de la nature dans la seconde moitié du XXe siècle, celle de 'wilderness' fait l’objet d’une relecture critique, qui pointe notamment son rôle dans la reconduction du dualisme moderne entre nature et culture.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01136634 , version 1 (27-03-2015)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01136634 , version 1

Citer

Hervé Brunon. Les mouvements de patrimonialisation du paysage en Europe et aux États-Unis : concepts, débats et acteurs entre XIXe et XXe siècles. Les Sites : un patrimoine paysager, séminaire organisé par la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie d’Île-de-France, l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles et l’Institut national du patrimoine, sous la direction de Georges FARHAT et Joëlle WEILL, Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie d’Île-de-France; École nationale supérieure d’architecture de Versailles; Institut national du patrimoine, Mar 2015, Paris, France. ⟨halshs-01136634⟩
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