Les gagne-petit du Marais à travers les sources de l’Occupation : précarité, expédients et lendemains incertains - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Archives Juives Année : 2015

A Window into Low-Income Jews in the Marais through the Archives of the Occupation: Precariousness, Expediency, and Uncertain Futures

Les gagne-petit du Marais à travers les sources de l’Occupation : précarité, expédients et lendemains incertains

Jean Laloum
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 831231

Résumé

Within archives documenting the « economic aryanization » that took place between 1940 and 1944, reports addressed by the head commissioners of the “Service du contrôle des administrateurs provisoires” (SCAP) provide a window into the low-income world of artisans, second-hand goods sellers, itinerant salesmen, tailors, craftsmen and milliners. It is these people who would become the first cohort of prisoners in the camps of the Loiret after the waves of arrests in May 1941, and who would then become the first French victims of deportation to death camps. They also represent whole swathes of the motley world of modest Jews that had been wiped off the map by 1945, a prelude to the rapid disappearance of a home-based industry of recuperation, fabrication and transformation of clothing in the nation’s capital.
Les rapports dressés au début des années 40 par les administrateurs provisoires sur les “administrés” du Marais parisien fourmillent d’informations qui leur restituent une part d’humanité. C’est à une plongée dans le monde des sans-grade et des plus démunis, brocanteurs, marchands forains, tailleurs en chambres, confectionneurs que nous convient l’examen des nombreux dossiers d’aryanisation économique. La plupart des professions décrites, de grande précarité, sont itinérantes : elles se pratiquent, parfois à l’aide d’une valise ou alors d’une poussette louée à la journée, dans la rue, sur les routes ou les marchés. Récupération de chiffons, transformation de vieux vêtements ou encore commerce de certaines denrées alimentaires sont pratiquées. Dans le quartier de la rue des Rosiers la précarité de nombre de petits métiers ressort de leur condition d’exploitation et d’installation, le plus souvent de ces réduits malpropres et malsains. Le caractère anachronique et précaire de ce genre d’« entreprises » va de pair avec l’état dégradé et très rudimentaire des logements et hôtels meublés misérables de leurs “administrés”. Ce sont eux qui vont fournir en mai 1941 la première cohorte des internés aux camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande puis remplir les premiers convois de déportation. À la Libération, prélude à ces disparitions tragiques, l’effacement des rues de la capitale des activités de récupération ou de celles consacrées à la fabrication ou de la transformation du vêtement à domicile, traditionnelles pour la plupart.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01118935 , version 1 (20-02-2015)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01118935 , version 1

Citer

Jean Laloum. Les gagne-petit du Marais à travers les sources de l’Occupation : précarité, expédients et lendemains incertains. Archives Juives, 2015, 48/1, pp.96-108. ⟨halshs-01118935⟩
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