Le travail indépendant à l’épreuve de la « faillite » : la justification de l’ « échec entrepreneurial » à l’intersection genre-race-classe - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2015

Le travail indépendant à l’épreuve de la « faillite » : la justification de l’ « échec entrepreneurial » à l’intersection genre-race-classe

Virginie Blum

Résumé

Encore peu explorée par la sociologie, l’épreuve de la « faillite » est un terrain privilégié d’analyse de l’articulation entre l’activité indépendante et la structure familiale. Dans un contexte où les formes nouvelles d’entrepreneuriat ont émergé comme une des nouvelles « causes » adoptées en réponse à une « crise », la « faillite » offre une figure repoussoir, de conformation anormale. Cet envers présente l’intérêt d’interroger par les marges les enjeux domestiques et familiaux dans le travail indépendant. On associe régulièrement les « faillites » à leurs causes et notamment à leur évaluation et leur mesure économiques. La prévalence de cette approche économique, centrée sur la genèse financière, conduit à occulter les fondements sociaux d’une « faillite » tels qu’ils sont justifiés par les acteur.es. Depuis cette perspective, nous proposons d’apporter un éclairage au questionnement suivant : comment les évolutions de la structure familiale sont imbriquées à celles de l’activité indépendante ? Quelles ressources sont mobilisées pour justifier la « nature » et les « origines » d’une « faillite » ? L’étude des procédures de liquidations judiciaires (communément appelées « faillites ») constitue une approche particulière pour appréhender comment se gèrent les agencements domestiques et professionnels. Ce travail, mené dans le cadre d’une thèse en cours en collaboration avec le Tribunal de commerce de Lyon, repose sur une démarche méthodologique plurielle. D’une part, nous nous appuyons sur une ethnographie d’une vingtaine d’audiences (d’une durée moyenne de trois heures). D’autre part, nous nous référons à l’exploitation des archives du Greffe suite à une analyse statistique de sa base de données informatiques allant de 1990 à 2014. Enfin, des entretiens semi-directifs ont été réalisés avec des juges de la Chambre des Procédures Collectives et des indépendant.es. Notre analyse des données nous permet de mettre en avant trois formes d’articulation vie professionnelle-vie privée : association, conciliation, dissociation. Chacun de ces registres montre les façons dont les acteur.es réalisent et accomplissent l’imbrication du genre et de l’activité économique, soit en opposant, en joignant ou en séparant les enjeux. La performance de ces trois registres laisse apparaître des positionnalités particulières et donne à voir comment le travail indépendant et le genre se reconfigurent avec les rapports de « race » et de classe.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01118783 , version 1 (20-02-2015)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01118783 , version 1

Citer

Virginie Blum. Le travail indépendant à l’épreuve de la « faillite » : la justification de l’ « échec entrepreneurial » à l’intersection genre-race-classe . Genre et travail indépendant - Les divisions sexuées du non-salariat, IRISSO (UMR CNRS 7170), May 2015, Université Paris Dauphine, France. ⟨halshs-01118783⟩
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