La concorde sans le concordat : Malte entre Londres et le Vatican
Résumé
Au sein du monde catholique, le cas maltais est original. Gouvernée par l’Angleterre depuis 1814, Malte demeure attachée au catholicisme et à ses usages, notamment en termes juridiques. Mais ce particularisme impose des relations entre Londres et le Vatican, c’est-à-dire entre deux souverainetés qui, officiellement, s’ignorent. Cette communication s’intéresse plus particulièrement à la mission Simmons (1889), qui amorce un dialogue diplomatique officiel, indispensable pour accommoder les pratiques religieuses des Maltais avec le droit anglais. Animé par un esprit de concorde et l’ambition d’une réconciliation avec l’anglicanisme, Léon XIII y entrevoit sans doute la possibilité d’un concordat anglais, espoir bientôt déçu, à l’issue d’une négociation pourtant prometteuse. Malte demeure en tous les cas un exemple significatif des desseins diplomatiques et religieux du pontificat de Léon XIII.