« Indiens », « Éthiopiens » et « Nubiens » dans les récits de pèlerinage occidentaux : entre altérité constatée et altérité construite (XIIe-XIVe siècles) - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Annales d'Éthiopie Année : 2012

Indians, Ethiopians and Nubians in western pilgrimage narratives : mere observation or construction of otherness ?

« Indiens », « Éthiopiens » et « Nubiens » dans les récits de pèlerinage occidentaux : entre altérité constatée et altérité construite (XIIe-XIVe siècles)

Résumé

The rise of pilgrimages, which followed the first crusade and the foundation of the Crusader States and resumed after a short interruption after the fall of Acre (1291), led to contacts between Western Christians and Eastern Christians, among whom were those that the pilgrims called Ethiopians, Nubians and Indians, considered as one group. Discovering these people in flesh and bones in their own environment enabled western scholars to know them better, for until then their knowledge was mainly based on written sources, namely Latin and Greek authors and medieval encyclopedias. Concrete, realistic elements that commanded pilgrims' attention were added to elements taken from ancient or contemporary traditions, like the evangelization of India by Saint Thomas or the legend of Pester John, a mythical sovereign whose kingdom was sometimes thought to be in India, sometimes in Ethiopia. These different sources of knowledge led pilgrims to mix up Ethiopians, Nubians and Indians - such confusion reflected both the specific preoccupations of each author and the complexity of medieval knowledge, which relied on the appeal of mirabilia and a questioning and critical approach of what was new and different. The fact that these Eastern Christians were increasingly present in pilgrimage narratives is evidence of their growing integration into western culture in the course of the 14th century.
L’essor des pèlerinages qui suit la première croisade et la fondation des États latins d’Orient et reprend, après une courte interruption, après la chute de Saint-Jean d’Acre (1291), met en contact les chrétiens d’Occident et les chrétiens d’Orient, parmi lesquels ceux que les pèlerins identifient comme éthiopiens, nubiens et indiens et qu’ils présentent souvent conjointement. Leur découverte de visu et in situ enrichit une connaissance occidentale jusque là principalement livresque et savante, issue des auteurs antiques et transmise par les encyclopédistes. Aux éléments concrets et réalistes qui retiennent principalement l’attention des pèlerins, se mêlent des éléments tirés des traditions antiques ou contemporaines, liées principalement à l’évangélisation de l’Inde par saint Thomas ou au Prêtre Jean, souverain mythique dont le royaume est localisé tantôt en Inde, tantôt en Éthiopie. Ces différentes sources de connaissances conduisent à un certain nombre de confusions entre Éthiopiens, Nubiens et Indiens de la part des pèlerins, confusions qui reflètent également la singularité des préoccupations de chaque auteur ainsi que la complexité du savoir médiéval, à la croisée de l’attrait pour les mirabilia et d’un regard curieux et critique sur ce qui est nouveau et différent. Enfin la présence croissante de ces chrétiens dans les récits de pèlerinage occidentaux témoigne également de leur intégration grandissante à la culture occidentale au cours du XIVe siècle.

Domaines

Histoire
Loading...
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01099255, version 1 (01-01-2015)

Identifiants

Citer

Camille Rouxpetel. « Indiens », « Éthiopiens » et « Nubiens » dans les récits de pèlerinage occidentaux : entre altérité constatée et altérité construite (XIIe-XIVe siècles). Annales d'Éthiopie, 2012, L'Occident, la croisade et l'Éthiopie, 27, pp.71-90. ⟨10.3406/ethio.2012.1454⟩. ⟨halshs-01099255⟩
126 Consultations
0 Téléchargements
Dernière date de mise à jour le 13/04/2024
comment ces indicateurs sont-ils produits

Altmetric

Partager

Gmail Facebook Twitter LinkedIn Plus