Discours croisés et pérégrins sur les chrétiens maronites (XIIe-XIVe siècles) : enjeux ecclésiologiques et politiques - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Chapitre D'ouvrage Année : 2015

Discours croisés et pérégrins sur les chrétiens maronites (XIIe-XIVe siècles) : enjeux ecclésiologiques et politiques

Résumé

Si, à leur arrivée en Orient, les Francs regardent les Byzantins comme leurs concurrents directs dans l’entreprise de latinisation de la Terre sainte, ils perçoivent bien différemment les autres nations orientales, qu’il s’agisse des mythiques chrétiens du Prêtre Jean ou des peuples réels, parmi lesquels les maronites. Ces derniers constituent le principal groupe de chrétiens dans le comté de Tripoli. Entrés dans l’obédience romaine en 1182 et alliés aux Francs durant les croisades, ils font néanmoins l’objet d’un discours ambivalent dans les sources occidentales, chez les mémorialistes de la croisade comme chez les pèlerins. Afin de déterminer les modalités de la construction du discours occidental sur les maronites, il conviendra de s’intéresser aux sources de ce même discours. Les maronites demeurant largement en dehors des itinéraires de pèlerinage, les pèlerins ont peu d’occasions de les rencontrer et sont donc en grande partie tributaires de représentations fondées sur leurs lectures, particulièrement celles de Guillaume de Tyr et de Jacques de Vitry. Si tous deux connaissent et mentionnent l’union de l’Église maronite avec Rome, ils relaient également d’autres informations, propres à entretenir la polémique. Guillaume de Tyr, membre de la société franque, tout en rappelant les qualités de combattants des maronites, évoque également leur trahison, à l’origine de la défaite, de la capture et de la mort de Pons de Tripoli près de Mont-Pèlerin en 1137. Quant à Jacques de Vitry, évêque d’Acre, il se fait largement l’écho de la littérature savante, notamment des Étymologies d’Isidore de Séville, et des accusations d’hérésie portées à l’encontre de saint Maron. Néanmoins, après la chute d’Acre (1291) et dans l’espoir suscité par différents projets de croisade destinés à reprendre les Lieux saints, les maronites apparaissent essentiellement sous les traits de valeureux combattants et d’archers réputés, qualités en faisant de potentiels alliés pour les Francs.

Domaines

Histoire
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-01099254 , version 1 (01-01-2015)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01099254 , version 1

Citer

Camille Rouxpetel. Discours croisés et pérégrins sur les chrétiens maronites (XIIe-XIVe siècles) : enjeux ecclésiologiques et politiques. Jean-Michel Mouton; Jacques Paviot. Civilisations en transition: Sociétés conquérantes et sociétés composites à travers l’histoire: l’exemple du Liban, pp.53-77, 2015. ⟨halshs-01099254⟩
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