. En and L. T. La-tentation-de-laisser-les-journaux, La situation de votre pays vous permet encore un travail intellectuel ; quand l'Europe aura retrouvé un état stable, si nous sommes assez heureux pour voir ce jour, vous pourrez être heureux et fier d'avoir en attendant employé votre temps comme si elle n'avait jamais perdu sa stabilité, et d'avoir mis plus de clarté dans des spéculations théoriques. [?] Vous avez le privilège extraordinaire en ce moment d'avoir votre temps à peu près à votre disposition. Si vous l'employez à créer dans le domaine qui vous est propre, c'est déjà une victoire Cela au moins aura été soustrait à ce que l'on appelait au XVII e siècle le malheur des temps 39 . » De telles propos ont de quoi étonner, tenus par quelqu'un qui, pour sa part, jeûnera pour partager les souffrances d'une France mal nourrie, et fatiguera l'état-major pour se faire parachuter en terre occupée. Mais ici, il ne faut pas considérer André et Simone comme deux êtres juxtaposés, dont les conduites respectives s'opposent, mais plutôt comme un seul être André-Simone, qui répond par l'un et l'autre de ses versants à ses diverses tendances, de façon d'autant plus déterminée que chaque versant sait que l'autre existe. « Ce qu'on appelle le juste milieu consiste en réalité à ne satisfaire ni l'un ni l'autre des besoins contraires. C'est une caricature du véritable équilibre par lequel les besoins contraires sont satisfaits l'un et l'autre dans leur plénitude 40 », écrit Simone dans L'Enracinement. Mais comment satisfaire dans leur plénitude, en temps de guerre, d'une part le besoin d'engagement total, d'autre part le besoin de cultiver les facultés dont il ne faut pas perdre l'usage pendant le combat, parce que ce sont elles qui font qu'il vaut la peine de se battre ? André-Simone résout la question par sa double incarnation

S. Weil-omet-de-signaler and . Qu, André Weil était mobilisable, alors que Paul Valéry ne l'était pas en 1914, et que ce dernier avait écrit au commandement de recrutement pour se mettre à sa disposition. Elle ne dit pas non plus que Valéry a été habité durant toute la guerre par un sentiment d'inutilité, et que c'est faute de mieux (« il fallait au moins travailler pour notre langage, à défaut de combattre pour notre terre ») qu'il s'est appliqué à

J. Écrire-la and . Parque, comme « un petit monument peut-être funéraire » pour honorer la langue française. 39 Lettre écrite durant l'automne 1939, OEuvres complètes, t. VII, pp.427-428