Analyse des invitations de chercheurs étrangers par l'EHESS. Compétences reconnues et clivage Nord-Sud - HAL Accéder directement au contenu
Article dans une revue Cahiers de la recherche sur l'éducation et les savoirs Année : 2010

Analyse des invitations de chercheurs étrangers par l'EHESS. Compétences reconnues et clivage Nord-Sud

Résumé

This article presents an empirical analysis of the unequal international division of labour within the social sciences, noticeable in the forms of exchange and communication between researchers of Northern and Southern countries. After a brief review of current literature, empirical data concerning the practice of inviting foreign researchers to the École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) in Paris are analysed. The article shows in how far the areas of competency for which researchers are invited, limits those coming from the continents of the South to presenting, in their majority, local themes, while their colleagues affiliated to north-Atlantic institutions contribute more considerably to general theory-building.
Cet article est consacré à l'analyse empirique d'un facteur d'inégalité dans les relations Nord-Sud en sciences sociales, plus précisément de la division inégale du travail scientifique telle qu'elle s'exprime dans les formes d'échanges et de communications entre chercheurs, selon qu'ils travaillent ou non dans les pays dits du Nord. Après une rapide présentation du problème dans la littérature actuelle, on analysera, sous l'angle de cette problématique, des données empiri-ques concernant les pratiques d'invitations de chercheurs étrangers à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris. Nous vérifierons que les domaines de compétences pour lesquels les chercheurs sont invités sont, pour les uns, cantonnés à la présentation de données géographiques et thématiques stricte-ment situées, alors qu'ils sont, pour d'autres, davantage ouverts à des élaborations théoriques générales. La division inégale du travail en sciences sociales L'ensemble des activités et de la production scientifiques est réparti de manière extrêmement inégale sur les différentes régions du globe. Une forte concentra-tion topographique se constate en Europe et en Amérique du Nord, ce qui s'ex-plique en premier lieu par l'histoire : les sciences modernes émergèrent d'abord en Europe, puis se diffusèrent – via la « conquista » et la colonisation –, ce qui donne à penser les relations entre les continents du Sud et l'Europe comme des relations centre-périphérie 1 . L'origine de la science hors Europe n'est donc pas endogène mais exogène, ce qui aujourd'hui encore fait problème dans le développement des sciences sociales. On peut distinguer trois dimensions différentes du problème, *– Sociologue, Université de Fribourg (Suisse), Département de sociologie « Travail social et politique sociale ». 1– Cette époque de la « science coloniale » ou « impériale » a donné lieu à une série d'études en histoire des sciences qui s'inscrivent dans une telle approche centre-périphérie. pour un argument plus théorique, voir Mignolo (2004).
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  • HAL Id : halshs-01076984 , version 1

Citer

Wiebke Keim. Analyse des invitations de chercheurs étrangers par l'EHESS. Compétences reconnues et clivage Nord-Sud. Cahiers de la recherche sur l'éducation et les savoirs, 2010, 9, pp.33-52. ⟨halshs-01076984⟩
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Dernière date de mise à jour le 13/04/2024
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