La place du pronom objet de troisième personne en russe contemporain - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Dialogues Interlinguistiques Année : 2008

La place du pronom objet de troisième personne en russe contemporain

Résumé

Le russe permet plusieurs positions du pronom, en combinaison avec le verbe et le sujet. Or, les ouvrages spécialisés traitant de l’ordre des mots ne permettent pas de justifier l’emploi d’une séquence plutôt qu’une autre. Il est admis que la place du pronom peut être différente de celle du nom : le pronom est le plus souvent donné et atone ; son référent est en effet soit déjà présent dans l’esprit des énonciateurs, soit précédemment introduit dans le contexte. La place du pronom demande donc à être étudiée de façon isolée. Nous nous sommes limitée à l’étude de la place du pronom objet de troisième personne qui correspond aux formes suivantes : ego pour le masculin et le neutre, eë pour le féminin et ix pour la forme unique du pluriel, dans les phrases à trois composants, comprenant un sujet (S), un verbe conjugué (V) et un pronom objet (P). Parmi les différentes séquences possibles avec ces composantes, nous n’en considérerons ici que deux afin de les confronter : S-V-P et S-P-V. Autrement dit, nous nous limiterons à comparer la place du pronom par rapport au verbe, dans les séquences où le sujet est antéposé au verbe, lui-même porteur de l’accent de phrase. L’accent de phrase porte sur le verbe (V), il est donc placé soit en fin de proposition selon l’ordre habituel thème-rhème (ordre S-P-V), soit en position médiane, le pronom étant alors le dernier composant (ordre S-V-P). Ce dernier type de proposition à accent de phrase non final a été étudié par BONNOT (1982, 1983, 2004) et FOUGERON (1989). La place d’un complément pronom n’a cependant pas encore été vue de façon détaillée. Les grammaires de l’Académie des sciences et ADAMEC (1966) affirment que lorsque le complément est un pronom, l’ordre S-P-V correspond à un ordre neutre ; l’ordre S-V-P, avec son accent de phrase non final, peut sembler plus « expressif » selon le terme imprécis traditionnellement employé. En fait, les travaux de BONNOT et de FOUGERON ont montré que les propositions à accent de phrase non final peuvent exprimer de nombreux effets de sens en fonction du contexte, tels que l’explication, la surprise, l’incitation à agir etc. Ces propositions présentant toutes les caractéristiques de ne pas être divisées en thème et rhème, leurs énoncés sont entièrement rhématiques. Elles renvoient à un préconstruit, un élément donné, c'est-à-dire à un élément dont « le référent est déjà à l’esprit du destinataire au moment de l’énonciation ». (BONNOT, 2004). Nous démontrons que tout comme les propositions à accent non final, la séquence S-V-P renvoie à un préconstruit. Plusieurs effets de sens peuvent être dégagés pour cette séquence : valeur conative, anticipation d’une demande de la part de l’interlocuteur, valeur d’explication. L’ordre S-P-V, à l’inverse est utilisé lorsque l’information apportée par le verbe est totalement nouvelle. On trouve soit une absence d’attente, soit une non validation de cette attente. Cet ordre peut également être employé lorsque sont effacées les relations entre les phrases. D’autres valeurs exprimées par ces deux séquences feront quant à elles l’objet d’une étude postérieure.
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  • HAL Id : halshs-01076009 , version 1

Citer

Iris Dennery. La place du pronom objet de troisième personne en russe contemporain. Dialogues Interlinguistiques, 2008, pp.1.10. ⟨halshs-01076009⟩
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