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Chapitre d'ouvrage Année : 2014

Du " surfeur rebelle " au " waterman " :reflet d'une époque ou nouveau type de pratique ?

Résumé

Le vocable de " waterman ", inexistant dans la littérature concernant les sports de nature, est, pourtant, de plus en plus usité dans le monde du surf et des sports côtiers. Cet anglicisme désigne un multi pratiquant de sports côtiers capable d'évoluer dans toutes les dimensions de l'océan, en utilisant plusieurs engins et en diversifiant les sources d'énergie (le vent, la houle ou la force musculaire), tout en faisant preuve d'un certain sens marin et d'une relation fusionnelle à l'océan. Avec l'idée du waterman, le surfeur redevient marin et loin de toute pratique ésotérique, ce mouvement se diffuse comme le surf en son temps (Augustin, 1994) à l'ensemble de la planète. Élitiste à ses débuts (Guibert, 2007), le surf, c'est en partie marginalisé pendant les années 70 pour se normaliser durant la dernière partie du siècle dernier. Le surfeur, en particulier les représentations qu'il véhicule sont le reflet d'une époque : sport bourgeois à l'image d'un Joël de Rosnay, étendard de la contre-culture à partir de la fin des années 60 et " surf business " dans les années 90. Le surf et ses dérivés comme de nombreux sports de nature se sont développés en réponse, individuelle ou collective, aux profondes transformations sociétales (Bodin et Héas, 2002). Le surf ne constitue donc pas un univers monochrome, de nombreuses logiques et modes d'entrée dans l'activité cohabitent, du soul-surfeur au surfeur professionnel, en passant par le touriste consommateur de stage sportif. Dans la ligné des travaux de O. Bessy et G. Lacroix (1994), le surfeur continue d'évoluer, de se diversifier, en s'adaptant aux exigences de son temps. Le waterman qu'il soit Hawaïen, Basque ou Breton ne ressemble pas à la figure du rebelle ; c'est une personne en prise avec un territoire, souvent fier de son patrimoine et cherchant à intégrer cet héritage dans ses pratiques quotidiennes ou au sein d'associations culturelles ou écologique comme la " Surfrider Foundation " ou de manière plus radicale le " sea shepherd ". Entre le surfeur rebelle issu de la contre-culture des années 70 et le waterman des année 2000, c'est un glissement générationnel qui s'opère. Si la figure du surfeur rebelle des années 70 possédait une conscience écologique, elle était fortement imprégnée de mysticisme et lié aux idées de l'époque. Le surfeur moderne et particulièrement le " waterman " est un militant en prise avec le développement durable de son territoire, essayant d'inscrire ses pratiques et son mode de vie dans les préceptes du développement durable. Ce mouvement apparaît comme différent de la révolution des sports de glisse étudiée par de nombreux auteurs comme A. Loret (1995). Nous essaierons de montrer comment cette nouvelle figure de sportif, en faisant le lien entre le passé et le présent, construit l'avenir des sports côtiers, en modernisant l'offre de pratique sportive tout en respectant les principes du développement durable.

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Dates et versions

halshs-01056256, version 1 (18-08-2014)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-01056256 , version 1

Citer

Sébastien Guiltat. Du " surfeur rebelle " au " waterman " :reflet d'une époque ou nouveau type de pratique ?. MSHA. Sport, nature et développement durable - Une question de génération ?, MSHA, pp.553, 2014, 978-2-85892-426-4. ⟨halshs-01056256⟩
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Dernière date de mise à jour le 20/04/2024
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