Jacques Ferrand, la Mélancolie érotique et la censure des théologiens toulousains
Résumé
Jacques Ferrand, jeune médecin agenais qui faisait ses premières expériences de praticien dans sa cité natale, le patient qu’il examinait ne présentait pas de désordres organiques apparents :"Je ne puis découvrir aucune maladie en son corps, suffisante pour causer de si fâcheux symptômes ; [...] et vu son âge et bon tempérament sanguin, je conclus qu’il était amoureux". Le traitement de ce patient, dont le mal s’aggrava, marqua durablement Ferrand. Ce fut même pour lui le début d’une méditation de plus de vingt ans. Une méditation qui donna naissance à deux livres édités successivement en 1610 et 1623. Deux livres, ou plutôt deux versions d’une même enquête, le Traité de l’essence et guérison de l’amour ou de la mélancolie érotique. La seconde, beaucoup plus ample et plus érudite ; plus sage surtout, car certains passages de la première ont été supprimés et modifiés avant d’être remis sous presse.
Ferrand n’était pas le premier à se pencher sur un sujet aussi délicat. D’autres avant lui, médecins ou philosophes, avaient constaté quels dérèglements psychiques et physiques pouvait entraîner une passion amoureuse dévorante, notamment – comme c’était le cas pour l’écolier de qu’il traitait – quand celle-ci se heurtait à l’indifférente de l’être aimé. Mais Ferrand ne se contentait pas de suivre les sentiers battus... Lorsque les théologiens se penchèrent sur son texte, ils émirent à son encontre un jugement sévère et lui firent subir les rigueurs de la censure.
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Histoire
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