Théophane, témoin de l'Épitomè, de Théodore le Lecteur ou de Jean Diacrinoménos?
Résumé
S'il paraît incontestable que Théophane, dans sa Chronique, a utilisé Théodore le Lecteur, il est plus difficile de discerner si c'est directement, par la lecture de ses deux ouvrages, l'Histoire tripartite, formée d'une compilation d'extraits de Théodore, Socrate et Sozomène, et l'Histoire ecclésiastique qui en prend le relais, ou si c'est indirectement, par l'intermédiaire de l'Épitomè anonyme d'histoires ecclésiastiques (début du VIIe siècle), qui, dans sa majeure partie, abrège Théodore. Nous manquons en effet, de moyens de comparaison, puisque les deux ouvrages de Théodore ont disparu, à l'exception, notable, des deux premiers livres de l'Histoire tripartite, un texte, hélas ! non publié. Notre étude montre que Théophane a connu et utilisé l'Épitomè d'histoires ecclésiastiques, dont il reprend des marques de discours rapporté, évidemment absentes du texte originel de Théodore (et de ses sources) , mais que l'Épitomè ne peut pas être son unique source : soit Théophane a aussi eu un accès direct à Théodore, soit il a utilisé une version de l'Épitomè beaucoup plus complète et plus riche que l'actuelle. Nos recherches nous ont aussi conduit à nous interroger au passage sur la place que tenait l'Histoire ecclésiastique (perdue) de Jean Diacrinoiménos : source d'une partie de l'Épitomè, la tradition manuscrite l'atteste, et G.C. Hansen en a bien rendu compte dans son édition de Théodore ; mais peut-être aussi source partielle de l'Histoire ecclésiastique de Théodore, par lequel elle serait passée fragmentairement dans la Chronique de Théophane.
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