Lex alterius: Using Law to Construct Confessional Boundaries - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Pré-Publication, Document De Travail Année : 2014

Lex alterius: Using Law to Construct Confessional Boundaries

John Tolan

Résumé

Historians and anthropologists are confronted with a persistent problem for which there is no clear solution: the conceptual tools which we use to attempt to understand cultures are themselves products of (often) the very cultures we are attempting to understand. Take "religion". Daniel Boyarin (2004) has argued that the very concept of "religion" as we know it was a product of the fourth and fifth centuries, as bishops and emperors constructed Christianity as a religion (the true one, of course), and in counterdistinction constructed "Judaism" and "Hellenism" (or paganism) as "false" religions. For Boyarin, Judaism only becomes a "religion" when Christian authorities define it as one. The same could be said for the jumble of texts, beliefs and rituals that the English, upon arriving in India, lump together under the name "Hinduism", which they turn into a religion. Building, defining and policing borders between confessional groups has been an important part of constructing identities--or visions of community--in various societies, in particular those ruled by Christians or Muslims, from the time of the fourth-century Christian Roman emperors. What did one have to do to be considered belonging to the "true" or dominant religious community: what doctrines, institutional affiliations, or ritual performances were necessary? How were other religions defined as separate and legitimate? What to do with those who seemed to fit in no category of accepted religion: the realm of syncretists and heretics? In this article, I examine how Christian and Muslim jurists of the fourth to eleventh centuries use law to define and police confessional boundaries, in particular how they attempt to limit interactions that could transgress or blur those boundaries: shared meals, sexual contact, syncretic practices.
Historiens et anthropologues doivent faire face à un problème méthodologique de taille, sans solution évidente : les outils conceptuels que nous employons pour essayer de comprendre des faits sociaux et culturels sont eux-mêmes les produits, souvent, des sociétés que nous tentons d'analyser. C'est le cas, par exemple de la religion. Daniel Boyarin (2004) affirme que le concept même de " religion " est un produit des IVe et Ve siècles, lors qu'évêques et empereurs érigèrent le christianisme en " religion " (la vraie religion pour eux, bien entendu) et construisirent le " judaïsme " et " l'hellénisme " (ce que nous appelons le paganisme) comme " fausses " religions. Pour Boyarin, le judaïsme ne devient religion qu'à partir du moment que les autorités chrétiennes impériales le définissent en tant que telle. On pourrait dire de même pour l'agglomérat de textes, croyances et rituels que les Britanniques, en arrivant en Inde, rassemblèrent sur l'appellation de " l'hindouisme ", qu'ils définirent comme une religion. Bâtir, définir et policer des frontières entre groups confessionnels a été (et l'est toujours) un moyen important pour construire des identités, ou " visions de communautés " en maintes sociétés, surtout celles dont les dirigeants s'associent au christianisme ou à l'islam, et ce depuis les règnes des premiers empereurs romains chrétiens. Que fallait-il faire ou croire pour être considéré membre de la communauté confessionnelle dirigeante ? Quelles étaient les doctrines, affiliations institutionnelles, ou performances rituelles dont il fallait faire montre ? Comment définissaient d'autres groups religieux ? Quelle en était leur légitimité sociale ? Que faire de ceux qui ne semblaient appartenir à aucun groupe reconnu légitime, qu'on définissait comme hérétiques ou syncrétistes ? Dans cet article, j'étudie les manières dont les juristes chrétiens et musulmans du IVe au XIe siècles employèrent la loi pour définir et policer les frontières entre groups confessionnels, en particulier comment ils tentèrent de limiter les interactions qui risquaient de transgresser ces frontières : la commensalité, la sexualité interconfessionnelle et les pratiques syncrétiques.
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Dates et versions

halshs-00998402 , version 1 (02-06-2014)

Identifiants

  • HAL Id : halshs-00998402 , version 1

Citer

John Tolan. Lex alterius: Using Law to Construct Confessional Boundaries. 2014. ⟨halshs-00998402⟩
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