La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècles). - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Tracés : Revue de Sciences Humaines Année : 2011

La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècles).

Résumé

In the latin and christian world, we find the first regular uses of the words contagium and contagio in the doctrinal and normative literature which severly condamns the heretic groups. At the same time, the theology, still in its enfancy, uses the same words to refer to the original sin's transmission - but this paper doesn't deal with this issue. Globally, they contribute to form the medieval sphere of sacrality, since this one includes which has not been polluted or contamined by the original sin. With the notion of contagion, the canonists try indeed to conceptualize the pollution of the sacraments, but also to define the sins' spreading. During the last third of the xiith century, lawyers seem yet to prefer the biblical notion of " slander " (scandalum), which becomes the touchstone of the disciplinary building of the Church. To face up to the evil's propagation, the ecclesiastical power choose different " techniques " : pastoral sollicitude, exclusion measures, and government by secret. Finally, this paper invites to understand the contemporary biopolitics in the light of christian governmentality.
Dans le monde chrétien et latin, les premiers emplois réguliers des termes contagium et contagio font leur apparition dans des textes doctrinaux ou normatifs condamnant sèchement les groupes hérétiques qui se développent en marge de la religion officielle. Parallèlement, dans la théologie balbutiante des premiers siècles du christianisme, les deux mots servent à désigner la transmission du péché originel de génération en génération - une question dont cet article ne traitera pas. Ils contribuent, plus largement, à former la sphère médiévale du sacré, qui englobe ce qui n'a été ni contaminé ni pollué par ce péché premier. C'est à partir de la notion de contagion que les canonistes pensent en effet la pollution des sacrements, puis tâchent de circonscrire l'expansion des péchés. Dans le dernier tiers du XIIe siècle, les juristes semblent pourtant préférer à la contagio la notion biblique de " scandale " (scandalum). Celle-ci devient la pierre de touche de l'édifice disciplinaire bâti par l'Église, qui, face à la propagation sociale du mal, oscille entre sollicitude pastorale, dispositifs d'exclusion et gouvernement par le secret. Au final, c'est à une relecture des biopolitiques contemporaines à la lumière de la rationalité gouvernementale chrétienne que cet article invite.

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Histoire

Dates et versions

halshs-00967934 , version 1 (31-03-2014)

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Citer

Arnaud-Vivien Fossier. La contagion des péchés (XIe-XIIIe siècles). : Aux origines canoniques du biopouvoir?. Tracés : Revue de Sciences Humaines, 2011, 21, pp.23-39. ⟨10.4000/traces.5128⟩. ⟨halshs-00967934⟩
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