Nouveaux arguments en faveur d'une identification de la cité de Gerrha avec le royaume de Hagar (Arabie orientale) - HAL-SHS - Sciences de l'Homme et de la Société Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Semitica et Classica Année : 2013

Nouveaux arguments en faveur d'une identification de la cité de Gerrha avec le royaume de Hagar (Arabie orientale)

Christian Julien Robin
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 943108

Résumé

The site of Gerrha, the Greek name of an important caravan city of Eastern Arabia during the Hellenistic period, has not yet been identified. Ten inscriptions from South Arabia that have been recently published, some mentioning Eastern Arabia, others commissioned by traders originating from that very region, provide new relevant data. One of these data sheds light on the location of Gerrha. According to classical sources, Gerrha formed a pair with Chattenia (in Greek) and Gerra with Attene (in Latin). The same pair is found in a Syriac source, the episcopal lists of the eastern Syrian Church (called œ"Nestorian"), according to which there was a common episcopal seat at Hagar and at Pîṭ-Ardashîr (=Ḥaṭṭâ). The two toponyms also appear in a Ḥimyarite inscription from South Arabia that mentions Hagarum and Khaṭṭ together. A link is thus established between Chattenia (also called Attene, Ḥaṭṭâ and Khaṭṭ) on the one hand, and either Hagar or Gerrha on the other. As a result, Gerrha and Hagar can be identified. Moreover, as Hagar is the former name of the oasis of al-Hufūf, we can conclude that Gerrha was also situated there. Concerning the Semitic name of Gerrha, the authors assume that it was Hagar. However, they also observe that there is another potential candidate, Ḡr, which was certainly a toponym to be located in Eastern Arabia and whose transposition into Greek could be Gerrha. This study is based on the inventory of all available data on Gerrha that are found in classical sources, coins, and in the Greek and Arabian inscriptions. Among the most significant new data resulting from this examination is the use, unexpected in Yemen, of a dating system that is based on the regnal years of the king Seleucus (c. 305-280 BC). In other inscriptions from Eastern Arabia, the reckoning system is based on the reigns of 'tbl and 'rbḏ, rulers who can be identified with Attambelos and Orabazes, kings of Characene. These evidences suggest that Gerrha was dominated by the Seleucids under the reign of Seleucus I and was later incorporated into the kingdom of Characene (founded around 127 BC) after the fall of the Seleucids. Between the first decades of the 3rd century and the last decades of the 2nd century BC, Gerrha was probably independent, since we know at least one king of Hagar, called Ḥārithat, who is attested on coins.
Le site de Gerrha, nom grec d'une importante ville caravanière de l'Arabie orientale à l'époque hellénistique, n'a pas encore été identifié. Une dizaine d'inscriptions du sud de l'Arabie publiées récemment, les unes mentionnant l'Arabie orientale, les autres ayant pour auteurs des négociants originaires de cette même Arabie orientale, apportent des données nouvelles. L'une éclaire la localisation de Gerrha. Selon les sources classiques, Gerrha forme un binôme avec Chattenia (en grec) et Gerra avec Attene (en latin). Le même binôme se retrouve dans une source syriaque puisque, dans les listes épiscopales de l'Église syrienne orientale (dite " nestorienne "), on trouve un siège épiscopal commun à Hagar et à Pîṭ-Ardashîr (=Ḥaṭṭâ). Il apparaît désormais dans une inscription ḥimyarite du sud de l'Arabie qui mentionne ensemble Hagarum et Khaṭṭ. Un lien est donc établi entre Chattenia (appelée aussi Attene, Ḥaṭṭâ et Khaṭṭ) d'une part et soit Gerrha soit Hagar d'autre part. Il en résulte que Gerrha et Hagar peuvent être identifiés. Comme Hagar est le nom ancien de l'oasis d'al-Hufūf, on peut en conclure que Gerrha se trouvait là. Concernant le nom sémitique de Gerrha, les auteurs font l'hypothèse que c'était Hagar. Mais ils observent qu'il existe un autre candidat potentiel, Gr, sans doute un toponyme à rechercher en Arabie orientale, dont la transposition en grec pourrait donner Gerrha. Cette démonstration s'appuie sur un inventaire de toutes les données disponibles relatives à Gerrha dans les sources classiques, le monnayage et les inscriptions grecques et arabiques. Il en ressort quelques nouveautés. Les principales sont la mise en évidence d'un mode de datation inattendu du Yémen, d'après les années de règne de Séleucos Ier (c. 305-280 av. è. chr.), qu'on trouve dans deux textes, et celle de rois nommés 'tbl ou 'rbḏ, qui peuvent être identifiés avec Attambelos et Orabazes (rois de Characène) dans deux textes d'Arabie orientale. Elles donnent à penser que Gerrha a été dominée par les Séleucides sous le règne de Séleucos Ier, et qu'elle a été intégrée dans le royaume de Characène (qui est fondé vers 127 av. è. chr.) après la chute des Séleucides. Entre les premières décennies du IIIe s. et les dernières du IIe, Gerrha est probablement indépendante ; on lui connaît au moins un roi, Ḥārithat roi de Hagar, attesté par trois monnaies.
Fichier non déposé

Dates et versions

halshs-00949459 , version 1 (19-02-2014)

Identifiants

Citer

Christian Julien Robin, Alessia Prioletta. Nouveaux arguments en faveur d'une identification de la cité de Gerrha avec le royaume de Hagar (Arabie orientale). Semitica et Classica, 2013, 6, pp.131-185. ⟨10.1484/J.SEC.1.103730⟩. ⟨halshs-00949459⟩
300 Consultations
0 Téléchargements

Altmetric

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More