Fiction documentaire et télévision britannique : quand la dissonance se fait consonance
Résumé
Les contraintes techniques qui ont amené les pionniers de la télévision à mélanger, par exemple, fiction et documentaire se sont très vite transformées en avantages lorsqu'il s'est agi de faire face aux objectifs d'information et d'éducation de la population. Mise au service de la propagande patriotique au cours de la seconde guerre mondiale, la fiction documentaire servira, dans les années soixante, à promouvoir la cause des plus démunis (Cathy, Come Home), ou à interroger la population sur des enjeux de société (The War Game). Articulée autour de fictions de nature documentaire tirées de programmes diffusés sur les chaînes publiques et privées, cette communication a pour fonction de tenter de démontrer que le mélange de genres, apparemment inconciliables, est apparu dès le départ comme une nécessité, pour enfin se révéler comme le vecteur le plus adéquat pour le traitement des sujets de société. Toutefois, la quasi-disparition des programmes de type documentaire aux heures de grande écoute à la télévision britannique soulève de nombreuses questions. De manière générale, la télévision ne serait-elle plus le médium le plus adéquat pour aborder les questions de société ? La télévision aurait-elle alors délégué à d'autres formats le soin d'aborder les problèmes de société ? De façon plus spécifique, l'esthétique de ce type de programme ne correspondrait-elle plus aux attentes des téléspectateurs ? A l'instar du documentaire, la fiction documentaire se verrait-elle, elle aussi, cantonnée à des sujets, de type historique ou scientifique, et ce afin de laisser le champ libre à une télévision du divertissement ? Les réponses que nous tentons d'apporter à ces questions s'inscrivent dans le cadre de la confrontation qui oppose aujourd'hui les chaînes génériques aux chaînes thématiques au sein d'une offre à la fois plurielle et internationale.
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