Aux origines d'Antibes
Résumé
Jusque dans les années 1960, le passé de la ville d'Antibes restait largement méconnu. Près d'une vingtaine de textes anciens, certains majeurs, jalonnent son histoire indigène, grecque puis romaine. En revanche, plus un seul monument - théâtre, amphithéâtre, temple... -, n'est visible. C'est dans ce contexte d'un passé antique totalement effacé du paysage urbain qu'œuvrèrent des historiens, comme Romuald Dor de la Souchère, des archéologues dont J.-H. Clergues, le premier conservateur du musée d'archéologie ou encore de nombreux passionnés, utilisant la moindre opportunité d'observation du sous-sol pour effectuer des découvertes dont beaucoup intégrèrent le nouveau musée. Parallèlement se mettait en place, au début des années 1980, la première fouille stratigraphique des niveaux d'habitat du Rocher à l'intérieur de la chapelle du Saint-Esprit, sous la direction de Patrice Arcelin et Michel Bats. Le développement de l'archéologie préventive depuis la loi de 2001 et la création de l'Inrap, firent entrer Antibes dans " l'âge de l'archéologie urbaine " : plus d'une trentaine d'opérations ont été prescrites par le Service régional de l'Archéologie depuis l'année 2002 sur la commune dont une douzaine a concerné le centre-ville. Du constat de l'accroissement des fouilles et de l'existence de données anciennes insuffisamment exploitées est né en 2011 un Projet collectif de recherche (PCR) sur " Antipolis, des origines au royaume de Francs ". De nouvelles pistes de réflexions s'ouvrent aujourd'hui. Ainsi, les découvertes spectaculaires effectuées à l'emplacement du futur parc de stationnement du Pré aux Pêcheurs nous renseignent sur les activités et la topographie du port antique. Place Mariéjol, la fouille effectuée en 2009 au pied du château, nourrit le débat sur l'emplacement de la colonie grecque. En parallèle, une enquête archéologique menée dans les caves de la vieille-ville, derrière les murs et dans les bibliothèques a fait renaître de manière inattendue le théâtre, composante majeure de la parure monumentale de la ville romaine, ainsi que l'amphithéâtre ou le monument public romain fossilisé sous le château.