Séthi Ier et le début de la XIXe dynastie
Résumé
De Toutânkhamon à Horemheb se pose le problème de la transmission du pouvoir. Au début de la XIXe dynastie, Séthi Ier restaure une royauté héréditaire, garante de la stabilité de l'État égyptien et la légitimise, en présentant son fils Ramsès comme le dauphin. Au tout début de son règne, le " Séthien " consolide la position de l'Égypte au Proche-Orient et dans les territoires localisés à l'ouest du Delta, permettant également d'enrichir le pays et de contenter les divinités. Il met en place un programme d'aménagement du territoire égyptien ambitieux, basé sur la connaissance de la topographie, des populations même éloignées du royaume et des dangers susceptibles d'affecter l'intégrité de l'État. Le nouveau roi structure le pays en consolidant ses confins et optimise l'exploitation des ressources offertes par le Nil et les déserts jusqu'en Nubie, posant les fondements d'un pouvoir solide et développant une idéologie propice à l'épanouissement de la société. Les grands travaux confirment la volonté de renouveau : en moins de dix ans, Séthi fait construire d'illustres temples, comme la " salle hypostyle " de Karnak et sa forêt de 134 colonnes, ainsi que son innovante tombe, la plus grande de la Vallée des Rois. Il fait restaurer les monuments de ses prédécesseurs, y compris en Nubie, où l'hégémonie égyptienne est étendue par l'établissement de nouvelles villes. En confrontant les sources disponibles, Julie Masquelier-Loorius restitue l'importance du règne de Séthi, occultée par la notoriété de son fils. L'auteur met en perspective l'histoire d'un pharaon majeur, mais aussi l'environnement culturel et l'organisation sociale que ce souverain a contribué à façonner. Séthi, grand stratège militaire, est un digne successeur de Thoutmosis III, mais il est aussi un roi bâtisseur, dans la lignée d'Amenhotep III. La consolidation de l'état et la politique de grands travaux qui l'accompagne, créent les conditions d'une prospérité économique et d'un foisonnement intellectuel et culturel de la société égyptienne. Ramsès II hérite à la mort de son père d'un État hiérarchisé, puissant, stable et prospère, mais aussi de tous les projets qu'il avait planifiés : de très nombreux monuments seront achevés et décorés sous son règne, éclipsant l'œuvre de Séthi. Sans la politique mise en œuvre par son père, Ramsès II n'aurait pas été cet illustre pharaon à jamais associé à la postérité de la civilisation égyptienne.
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